C'est en effet ce qu'affirme un rapport de l'Oxfam. En voilà une affirmation tape à l'oeil n'est-ce pas ? Mais que cela veut-il dire réellement ? Qu'est-ce que cela implique ? Et bien voyons tout ça en détails.




1) Qui sont les "1%" des plus riches ?

Habitez-vous en France ? Félicitations, même si vous êtes sans-abri vous êtes considéré comme l'un des 8% les plus riches de la planète.
Êtes-vous payé plus que le salaire minimum ? Vous entrez dans les 5%.
Plus de 2500 euros par mois ? 3%.
Plus de 3900 euros par mois y compris les revenus de votre conjoint ? Ne cherchez plus vous faites partie des 1%. Selon des chiffres de l'Apec, si vous gagnez au moins 47 600 euros par an vous faites partie des 0,24% des personnes les plus riches au monde. Et votre vie n'est pas différente des 5%. Seules 2 ou 3 petites choses vont changer (que vous soyez propriétaire de votre maison ou pas, faites très attention à vos dépenses ou un peu, etc).

Ce que nous ne réalisons pas en France, c'est à quel point nous sommes l'une des sociétés les plus égalitaires au monde. Et s'il y a des extrêmes (il y en aura toujours de toute façon), ils sont plus proches de nous que d'autres pays.
3900 euros par mois, c'est le salaire d'un maitre de conférence à l'université.
2500 euros par mois, celui d'un professeur de lycée, d'un employé de qualité, ou d'un freelance.
Salaire minimum, celui d'un ouvrier, d'un caissier...
Toutes ces personnes contre vents et marées ont réussi à subvenir à leurs besoins primaires : Logement, vêtements, nourriture, et souvent assez de place pour certains loisirs. C'est plus que suffisant.




2) Quelles sont ces "richesses" ?

Qu'entend-t-on à travers le mot "richesse" ? Est-ce un revenu ? Dans ce cas le chiffre est faux. 1% de la population ne reçoit pas 50% des revenus. Dans le monde entier, la comparaison des revenus se heurte au problème des différences de niveaux de prix entre les pays.
S'agit-il de biens immobiliers, bancaires ? D'actions en bourse ? De titres de propriété ? En fait, une partie importante de la richesse des milliardaires est constituée de leurs participations dans des entreprises ; ainsi leur richesse a été investie dans les moyens de production qui servent l'économie (la pertinence de ces investissements est une autre affaire).

En clair : A chaque fois que vous utilisez un réseau social de Meta (Facebook ou Instagram), vous utilisez une partie de la richesse de Zuckerberg, dont une fraction ne vaut que ce que vaut Facebook, sa structure physique, son réseau de clients et d'utilisateurs, ses données, etc. Il y a beaucoup à critiquer dans la manière dont l'économie mondiale répartit les investissements et l'activité. Mais le "1% des riches qui possèdent 50% des richesses" ne signifie pas grand-chose.

Il est nécessaire de séparer le contrôle de la richesse de son utilisation réelle sous forme de propriété. Bernard Arnault a été décrit comme ayant une fortune de 216,2 milliards de dollars. Mais une grande partie de cette richesse a été exercée grâce à son travail en tant que PDG de grandes entreprises. Si Bernard Arnault accepte qu'un assistant le suive 24h/24 7j/7, documentant tout ce qu'il fait, est-ce vraiment 216 milliards pour les biens et services qu'il utilise ? Même avec un style de vie extraordinaire, des voyages en jets privés, des dîners dans de grands restaurants et tout ce que vous pouvez imaginer, il est sûr de ne monopoliser qu'une petite fraction de toute cette richesse, surtout disponible pour ses employés.

Le concept de propriété comme une personne ordinaire peut l'imaginer, est assez différent pour une personne très riche. Si Vincent Bolloré, Jeff Bezos, Bill Gates, Bernard Arnault, Elon Musk et toute la bande disposent d'une richesse de papier considérable, c'est aussi et surtout parce qu'ils ont travaillé et développé les compétences pour la créer.
Michel-Ange avait des compétences rares dans le domaine de la création artistique, voulez-vous blâmer les 1% d'artistes les plus talentueux car ils monopolisent la plupart des talents de la planète ? Est-il logique de reprocher à Einstein d'être l'une des rares personnes à avoir été capable de proposer une théorie révolutionnaire de la physique ? Nous avons des jetons dans de nombreux domaines. Certaines personnes sont plus douées pour accumuler des jetons monétaires, tandis que d'autres préfèrent passer leur temps à lire ou à jouer au football. Quand on y pense, se concentrer uniquement sur la richesse monétaire est un peu simpliste non ? Tant d'énergie dépensée à imaginer des systèmes de redistribution qui fisissent par ne rien faire d'autre que nier l'individualité de chacun de nous. Sommes-nous différents les uns des autres ? Oui. Et alors? Comment redistribueriez-vous la précision des gestes de Messi lorsqu'il frappe le ballon ? Comment voulez-vous que la courbe de répartition de la richesse soit une ligne horizontale lorsque nous examinons les compétences le long d'une distribution à peu près gaussienne ?


Il est normal de s'entraider et de veiller à ce que les plus pauvres ou les plus vulnérables ne soient pas laissés pour compte. Mais vouloir mettre tout le monde dans le même moule dès qu'on se fâche, c'est vraiment trop. Détendez-vous du slip, arrêtez d'être obsédé par ces questions sans signification et profitez de la vie. Si la richesse vous dérange vraiment, entrez dans un monastère et renoncez aux richesses de cette Terre, car cela ne sert à rien de combattre les lois de la nature.




3) Sur la politique de "redistribution des richesses"

Tout d'abord, un fait simple : La richesse totale du monde (y compris l'ensemble de l'épargne et des dépôts dans les banques, les actions, l'immobilier, les coffres des entreprises, les fonds publics, les retraites, les mines et les autres ressources naturelles) est de 200 000 milliards de dollars, soit environ 25 000 dollars par personne. Donc même si vous pilliez chaque parcelle de richesse sur terre, il ne suffirait pas de donner 1 million de dollars à tout le monde. Le monde est pauvre.


Si Carlos Slim répartissait équitablement sa richesse entre tous les habitants de la planète, chacun gagnerait 10 dollars. Vous pouvez vous offrir 2 délicieuses tasses de café. Dans les pays en développement, ces 10 dollars peuvent durer plus longtemps. Dans tous les cas, l'argent serait épuisé rapidemment. Répandre la richesse comme de la confiture de groseille ne fonctionne pas.
Soyons vénales et ajoutons tout l'argent de toute la richesse des milliardaires. Les 1 426 milliardaires vivants ont une fortune combinée de 5,4 billions de dollars. Si nous distribuions cet argent dans le monde entier, tout le monde recevrait 800 dollars. Youpi ! L'argent peut être dépensé en quelques semaines...

En bref, même la richesse combinée de tous les milliardaires ne suffit pas à résoudre la pauvreté mondiale. Mais surtout, la richesse d'un milliardaire n'est pas un tas de billets. La majeure partie de leur richesse est conservée dans les entreprises qu'ils ont créées. Ils investissent dans des entreprises qui vous permettent d'utiliser votre ordinateur, de parcourir le monde, de passer des appels sur un téléphone haut de gamme, de faire des achats dans des magasins bon marché, etc.
Certains financent des recherches scientifiques de haut niveau, d'autres créent ou financent des universités clés. Certains dirigent votre équipe sportive préférée, d'autres sont impliqués dans des programmes humanitaires massifs que la plupart des gouvernements ne parviennent pas à organiser.
Même lorsque le monde entier est en récession, des milliardaires comme Steve Jobs ont introduit de nouvelles versions de l'iPhone et de l'iPad, maintenant l'industrie technologique en vie.

Leurs piles d'argent ne sont ni statiques ni inutiles. Ils ne se contentent pas de s'asseoir et de jouer, ils accroissent la richesse, paient leurs employés et créent de nouveaux emplois, paient des impôts aux gouvernements nationaux et aux autorités locales, et créent de nouveaux produits que vous aimez. Plus important encore, cette richesse inspire une nouvelle génération d'entrepreneurs et d'investisseurs à continuer à créer de nouvelles choses. Avant de regarder dans les poches des milliardaires, examinez votre gouvernement et la non-pertinence de la façon dont il utilise votre argent.