Quand la gauche ne comprend à l'économie et à la fiscalité


Aujourd’hui on va parler pognon. Parce que s’il y a bien un domaine auquel la gauche se moque de vous puissance 1000, bien après les questions d’immigration et d’identité, c’est bien sur les questions d’argent. Car derrière des incantations fantasmagoriques, de la démagogie pure et un brin de mensonges, se cache en réalité un programme pervers qui pue le manque de connaissances, et l’infantilisation des masses. Regardons quelques exemples en détails.




1) François Ruffin

Dans une intervention à l'assemblée nationale, François Ruffin expliquait ceci : "La richesse c'est comme le fumier : elle pue quand on l'entasse, mais porte de nombreux fruits quand on le répand."
"La réalité c'est que les salariés qui font tourner le pays se privent pendant que les ventes de jet privé et les bénéfices du CAC40 explosent !"

Qu’est-ce que je vous disais. Démagogie et manque de connaissances flagrantes. Le fumier ça s’entretient, et pour le manier il faut être un professionnel. Ensuite on épand le fumier, on ne le répand pas, donc il ne connait même pas la citation. Le lien qu'il fait avec son discours est hors sujet avec ce que dit Francis Bacon. Il mettait en garde ceux qui détenaient des richesses de ne pas mettre leurs oeufs dans le même panier. A savoir que la richesse doit circuler d’une façon diversifiée pour qu’une société fonctionne. Et surtout que l’argent mis "sous le matelas", c’est-à-dire le fumier, qui ne sert à rien au reste de la société soit investi dans ce qui produit et donne du travail. Et lui, que fait-il de ses disponibilités ? De ce côté-là la transparence qu'il réclame aux autres ce n’est pas son fort. Les salariés sans outils, sans missions, sans clients, sans processus de production, ne font rien tourner du tout. Et s’ils ont tout ça à leur disposition sans une richesse qui leur ont mis ça dans les mains, c'est qu'ils sont indépendants et artisans. Ce n’est pas du tout la même chose. Accessoirement ce sont bien les recettes fiscales de ces entreprises en grande partie qui permettent à beaucoup de vivre. Et si ces sociétés font du bénéfice il devrait se réjouir. A moins qu'il ne préfère un dépôt de bilan ? Drôle de gestion des risques...

Rafraichissez donc ma mémoire. Ce sont bien des salariés qui construisent, vendent, pilotent et gère les flottes de jet privés non ? Air liquide du CAC40 a investi dans des starts up avec des projet environnementaux et sociaux.

Danone a investi 67 millions en France en 2022.

On pourrait donc élever un peu le débat ? Mention spéciale à son affirmation "les bénéfices du cac40 explosent". C’est évidemment faux. Le cac40 est aux 6500 points en 2022, ce qui était le score qu’au début des années 2000 par exemple, à savoir 6600 points.

Le cac40 ne fait pas de bénéfice puisque c’est un indice. Ce sont les 40 entreprises qui en font. Mais la fluctuation de notre indice n’est pas que basée sur les résultats des sociétés, mais sur un tout. L’essentiel des profits des entreprises du CAC40 est réalisé à l’étranger. Et leurs salariés français sont très majoritairement mieux payés que le reste de nos compatriotes. Le plus mauvais employeur c’est L’Etat ! Quel système propose la gauche ? Prendre aux riches et donner aux pauvres ? Pourquoi pas. Mais cela ne durera qu'un temps. Mais on va y revenir plus tard dans l'article.
Désolé mais en France, on prend déjà trop aux riches pour donner aux pauvres : Le pays est champion du monde de la redistribution. Il ne faut pas créer des inégalités sous prétexte de lutter contre ces sacro-saintes inégalités. Déshabiller Pierre pour habiller Paul ne changera rien au fait que l'un des deux est dépouillé. Nous ne vivons pas en Corée du Nord, et ne pouvons pas ignorer la façon dont les autres pays évoluent. Aucun Français prônant la redistribution ne serait volontaire pour renoncer au confort que notre système pseudo capitaliste nous procure
Le plus important, il ne faut pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis. La lutte contre les inégalités est un discours politique, non une fin en soi, et jamais nous ne devrions prendre des décisions hypothéquant l'avenir de notre pays pour satisfaire des discours idéologiques.

Les plus modestes n’engraissent personne. Ils sont récepteurs nets d’aides sociales trop généreuses.


Désolé Mr Ruffin, mais l’économie ce n’est pas dire des trucs trop stylés afin d’épater les copains à l’assemblée.




2) Pas Dühring

Alors Pasduhring à part le fait d’être pote avec le gauchiste Antoine Goya on ne sait pas trop d’où il sort. On sait juste que de temps en temps à ses heures perdu il sert de serpillère pour Bouli sur twitter, et qu’il tweet pas mal de bêtises, notamment sur les questions économiques, en voici quelques-unes.



On croit rêver mais non, c’est bien réel. Ce qui est d’autant plus inquiétant car à ce stade ce n’est plus de la naïveté. Surtout pour un âge aussi avancé. Etudions au cas par cas les conséquences d’une hausse du smic en pleine inflation.
Du côté des entreprises et des consommateurs, j'avais déjà disserté dessus dans cet article. On va donc se focaliser sur les emplois eux-mêmes.

Disons que vous augmentez le salaire minimum, environ 15€ de l'heure (on va prendre un scénario assez extrême pour l'exemple). Le problème c'est qu'en France, il y aura 4 types d'emplois :
-Ceux qui génèrent une valeur ajoutée (directe ou indirecte) inférieure à 15 euros de l'heure.
-Ceux qui produisent plus de 15 euros de l'heure mais peuvent facilement être délocalisés.
-Ceux qui produisent plus de 15 euros de l'heure, ne peuvent être remplacés et dont les salariés gagnent 15 euros de l'heure.
-Et les personnes dont la production dépasse 15 euros de l'heure, non remplaçables, et dont les salariés gagnent plus de 15 euros de l'heure.

Premier impact, les salaires augmentent. Et donc la consommation aussi. Malheureusement la balance commerciale de la France est plutôt mauvaise. La consommation porte majoritairement sur des produits étrangers et peu d'emplois sont créés. La dernière catégorie, elle, n'a pas encore vu ses salaires augmenter. Ensuite les prix montent. Forcément. Donc les salaires augmentent, la consommation augmente, et avec la loi de l'offre et de la demande les prix montent aussi. A ce stade, la dernière catégorie est déjà éliminée. Ses salaires n'ont pas augmenté mais les prix ont augmenté. Les autres catégories sont un peu maussades, leur pouvoir d'achat a augmenté mais ils sont presque revenus au point de départ. Puis viennent ensuite les licenciements. Qu'il s'agisse de fermetures, de déménagements ou du non-remplacement du personnel partant, les emplois primaires et secondaires sont progressivement supprimés. Résultat le chômage augmente à environ 550 euros par mois. A ce stade, les premières et deuxièmes catégories font également la gueule. Non seulement leurs salaires ont été réduits de moitié, mais les prix ont augmenté. En supposant que l'augmentation du taux de chômage ne crée pas une déflation (croyez-moi, c'est préférable). Seule la troisième catégorie est plus ou moins satisfaite. Le nombre de chômeurs a légèrement fait baisser les prix et leur pouvoir d'achat a augmenté. Ensuite il y a les retombées du taux de chômage. Premièrement, le nombre d’actifs diminue, tandis que le nombre de personnes qui demandent de l'aide sociale augmente. Donc les impôts augmentent. Puis les patrons ont commencé à se rendre compte que le nombre de candidats aux emplois de la troisième catégorie avait triplé. Et là ils ont leur carte à jouer car ils peuvent faire jouer la concurrence. La troisième catégorie devra se battre pour conserver sa place. Finalement, la troisième catégorie gagnera un peu en pouvoir d'achat tout en ruinant tout plaisir au travail. D'autres perdront terriblement, et l'extrême pauvreté explosera. Alors non, je suis désolé pour les gauchistes à moustache, mais c'est une très, très mauvaise idée.

Bref, l'augmentation du smic dans de telles proportions est tout simplement de la poudre de perlimpinpin, économiquement insupportable. La dernière augmentation la plus spectaculaire était de 10% par le gouvernement Mauroy en 1981 et cela ne s’était pas bien passé pour l’économie française. C'est une tarte à la crème de la démagogie élémentaire. Pasduhring propose ça comme s'il avait une recette pour le financer, comme si ça allait résoudre quoi que ce soit. Augmenter une personne à 1500€ par mois, ça améliore sa situation personnelle car il y a moyen de trouver des financements sans trop chambouler la fourmilière.
Augmenter tout le monde à ce niveau, non seulement personne ne sait le financer, mais ça crée un coup de balai qui fait que dans quelques mois tout le monde est de retour à la case départ. Cela a déjà été fait par le passé, on sait que ça ne fonctionne pas. Et je suis gentil, je n’ai pas poussé le trait en parlant du blocage des loyers qui feront fuir les investisseurs du marché locatif et feront que tout le marché va se péter la gueule. Parce qu'en vrai, si à la hausse des taux et des matières premières vous rajoutez un blocage des loyers, vous avez là les 3 ingrédients pour détruire le marché immobilier.
Améliorer le sort des moins bien payés, c'est bien plus complexe qu'augmenter le SMIC. Mais ça Pasduhring s’en tape. Ça ne l’intéresse pas. Comme l’entièreté de la gauche.

Dans le logiciel de pensée de la gauche, l'économie c’est comme une partie de Monopoly : Tu fais le prix que tu veux car la concurrence n'existe pas, les gens accourent forcément pour l'acheter car ils sont obligés d'acheter chez toi, et hop tu es riche. Je le redis : La gauche est folle, et ses électeurs sont des ânes.

Mais ce n’est pas la seule idée géniale de notre économiste en herbe, regardez donc :


Quand j'étais enfant, moi aussi je raisonnais comme un enfant. J’adorais l'histoire de Robin des bois qui prenait aux riches pour donner aux pauvres. Sauf que maintenant je suis devenu adulte. Je n'ai plus l'âge de croire aux contes de fées. Robin des bois n'est pas un héros. Robin des bois est un escroc. Et visiblement Pasduhring est resté bloqué à la période où il suçait son pouce et buvait du lait chocolaté dans un biberon. Cet esprit de Robin des bois qui consiste à voler aux riches pour tout redonner aux pauvres est devenu le pire des accablements pour les pauvres et la classe moyenne, car c’est cet idéal qui fait en sorte que les classes populaires soient si lourdement imposés. La réalité c’est que les riches ne sont pas imposés. C’est la classe moyenne qui paie pour les pauvres, en particulier la classe moyenne instruite aux revenus élevés.

Dans le but de comprendre pleinement comment les choses se produisent, nous devons jeter un oeil à l’historique des impôts. A l’origine il n’y avait pas d’impôts en France. A l’occasion, des impôts temporaires étaient perçus dans le but de défrayer le coût des guerres. Le roi lançait un cri de ralliement et demandait à chacun de contribuer à la collecte. Ce n’est qu’à l’époque de la guerre de 100 ans que l’impôt devient permanent. Cependant, ce que vous ne saviez sûrement pas, c’est que ces contributions obligatoires furent à l’origine imposées exclusivement aux riches. L’idée des impôts fut rendue populaire et acceptée par la majorité, en disant aux pauvres et à la classe moyenne que les impôts avaient été créés seulement pour punir les riches. Bien que cette idée fut pensée pour punir les riches, elle finit par sanctionner ces mêmes gens qui l’avaient adoptés, c’est-à-dire les pauvres et la classe moyenne. L’adoption des divers projets de lois relatifs aux taxes ne fut rendue possible uniquement parce que les masses ont cru aux aspects financiers de l’idéologie de Robin des bois, selon laquelle on devait enlever aux riches pour donner aux pauvres.

Le problème fut que l’appétit de l’Etat pour l’argent était si vorace que des impôts durent bientôt être prélevés dans la classe moyenne, et de là les impôts ont fini par toucher les plus pauvres. D’autre part, les riches qui passent leur vie à étudier la dynamique de l’argent, savent flairer une occasion. Ils ont parfaitement compris les règles du jeu dans lequel ils jouent. Les riches savaient déjà ce qu’était une société publique, laquelle devient courante au 19ème siècle à l’époque des voiliers. Les riches ont créé des sociétés afin de limiter les risques de perdre leurs biens lors des voyages en mer. Ils investissent leur argent dans des sociétés afin de financer leur voyage, qui elle-même engageait un équipage de navigation. Ainsi quand le voilier sombrait, l’équipage perdait la vie, mais les pertes des riches se limitait seulement à l’argent qu’ils ont investi. Vous vous demandez où je veux en venir ? C’est très simple. C’est leur connaissance de la structure légale d’une entreprise qui accorde vraiment aux riches un immense avantage sur les pauvres et la classe moyenne. Qu’importe le décibel auquel la foule crie pour prendre aux riches, ça n’arrivera jamais car ces derniers savent toujours se montrer plus malins que la masse. Voilà donc comment des impôts furent par la suite prélevés auprès de la classe moyenne. Les riches surpassent en finesse tous les intellectuels de gauche parce qu’ils comprennent le pouvoir de l’argent, une matière qu’on n’enseigne pas dans les écoles.

Cette guerre entre les riches et les pauvres fait rage depuis des siècles et des siècles. Le problème est le suivant : Les gens qui perdent sont ceux qui sont mal informés. Si les individus qui se lèvent chaque jour, se rendent assidûment à leur travail et paient leurs impôts pouvaient seulement comprendre de quelle façon les riches jouent le jeu, ils pourraient le jouer aussi. Puis ils s’engageraient sur la route de leur propre indépendance financière. Voilà pourquoi je soupire légèrement chaque fois que je lis des gauchistes comme Pasduhring répétait ce genre de poncif déjà débunké des centaines de fois, sans en connaître les tenants et aboutissants, sans connaître ce que cela implique réellement. Plus vous travaillez dur, et plus vous devez vous en remettre au gouvernement. C’est ainsi que l’idée de prendre aux riches s’est retournée contre ces mêmes gens qui ont fait adopter toutes ces lois fiscales. Chaque fois que quelqu’un essaie de voler leur fortune aux riches, ils réagissent. Ils ont l’argent, le temps et la détermination nécessaire pour changer les choses. Ils trouvent des parades pour ne plus avoir à travailler pour de l’argent, mais font en sorte que ce soit l’argent qui travaille pour eux. Comment taxer davantage les riches sachant qu’ils ne travaillent pas pour l’argent ?

En 2012, Barack Obama briguait son second mandat présidentiel devant son adversaire le gouverneur William Romney. Lorsqu’on a su que le président Obama versait au fisc environ 30% de son revenu, et que le gouverneur Romney n’en versait que 13, la campagne de Romney s’est engagée sur une pente descendante qui allait lui coûter la présidence. Et encore une fois, les impôts ont été au centre de la campagne présidentielle de 2016. Au lieu de tenter de comprendre pourquoi des individus tels que William Romney ou Donald Trump paient moins d’impôts en toute légalité, les gauchistes comme Pasduhring se mettent en colère. Même si la gauche promet de réduire le taux d’imposition des pauvres et de la classe moyenne, la réalité est que les riches paieront toujours moins d’impôts, tandis que les pauvres en paieront encore plus. Et ceci nous ramène à la première leçon du livre de Robert Kiyosaki : "Les riches ne travaillent pas pour l’argent". C’est l’argent qui travaille pour eux. Tant et aussi longtemps qu’un individu travaille pour de l’argent, il paie des impôts. Donc lorsque la gauche promet d’augmenter le taux d’imposition des riches, c’est un mensonge. Au mieux ils ne pourront qu’imposer davantage les gens qui touchent des salaires élevés comme les médecins ou les avocats, et non pas les ultrariches. Bon courage. Le fisc vous soutirera de l’argent tant que vous le laisserez faire. Le régime fiscal est équitable en ce sens qu’il fonctionne de la même manière pour les individus qui se trouvent dans une situation identique. Si vous voulez investir dans des actifs, les lois fiscales joueront en votre faveur. Si vous ne voulez que dépenser de l’argent et acheter des éléments de passif, les lois fiscales ne vous laisseront aucun répit, et il est fort probable que vous paierez beaucoup d’impôts. Et ça les riches l’ont très bien compris, ce n’est pas le cas de Pasduhring.

Mais il y a encore mieux, ou pire, ça dépend des points de vue, dans le genre délirant chez Pasduhring. Admirez.


Ce qu’essaie de nous expliquer Pasuhring, il y a une expression pour désigner cela, ça s’appelle le beurre et l’argent du beurre. Sauf que pour demander le beurre et l’argent du beurre, il faut d’abord respecter les règles du laitier. Je pense qu’on sera tous d’accord là-dessus.

Petite leçon économique : Dans un système bien huilé, un secteur qui demande un nombre X de salariés, et bien on forme ce nombre X. En faisant venir des clandestins et en les régularisant, tu fausses complètement l’offre et la demande. Tu tires les salaires vers le bas, tu accrois la concurrence et donc tu agrandis la difficulté de l’accès à l’emploi, sans même parler des différences culturelles.

Autre leçon : Que se passe-t-il lorsque les gens ont accès à des choses auxquelles ils n’avaient jamais eu accès avant ? L’offre augmente mais la demande reste essentiellement la même et donc le prix finit par tomber. Ce qui signifie la déflation. C’est à dire la pire chose qui puisse arriver à l’économie. (1, 2, 3, 4)

Si les prix baissent, les gens attendent que le prix soit encore plus bas et puis la demande diminue et les prix baissent encore. Donc moins d’emplois sont nécessaires, donc moins de gens ont de l’argent, et alors la demande baisse encore davantage tandis que l’offre est plus forte que jamais. Donc les prix vont encore plus bas et c’est la spirale de la mort.

La grosse majorité des migrants aujourd'hui sont sans diplôme et sans qualification. Ils viennent créer de la tension dans un marché du travail déjà tendu. Imaginons que le secteur de la restauration demande 10 000 serveurs. Quel est l’intérêt d’avoir 1 million de demande ? Absolument aucun. Il y a un énorme déséquilibre entre l’offre et la demande, et ce n’est profitable à personne si ce n’est aux patrons qui peuvent puiser dans une réserve infinie d’une main d’œuvre bon marché, et donc aucune nécessité d’augmenter les salaires ou d’améliorer les conditions de travail. L’argument "si tu n’es pas content tu peux partir il y en a 10 qui attendent derrière toi", devient-on ne peut plus valable. Et ces 10 personnes qui attendent sont inadaptées au monde du travail moderne. Et cela va être de pire en pire au fur et à mesure des années où l'intelligence artificielle va se développer. Et je dis cela en venant d’un petit village de montagne, je n'ose imaginer ce qu’il en est dans les métropoles.

Et pendant ce temps, des milliers de français s’exportent aux Etats-Unis ou au Canada. On récupère des centaines de milliers de bras cassés inutiles, les patrons peuvent puiser là-dedans à bas prix, et ça fait de nouveaux prolos pour la gauche qui n’aime plus les Français. On croule de plus en plus sous les parasites inutiles et on regarde partir nos élites là où l’herbe est plus verte.

Ce n’est pas le fait d’avoir des papiers qui pose problème, c’est le fait d’être là. Tout simplement. Sans l'immigration, les employeurs n'auraient d'autre choix que d'augmenter les salaires, on a vu ça après le confinement dans les bars et les cafés. Donc le recours à l'immigration n'a qu'un but : Celui d'éviter aux employeurs l'obligation d'augmenter les salaires, et il faudrait être naïf pour penser que la France accueille par pur altruisme.

Autre exemple, Au Royaume-Uni au début du Brexit il y a eu moins d'immigrés, donc les patrons ont eu plus de difficultés à embaucher. Résultat le salaire moyen a augmenté de 8%.

Ce que la gauche refuse de comprendre, c’est que le social est intimement lié à l’immigration. La croissance intrinsèque au capitalisme implique toujours + de migrants malléables et fertiles. Ce qui ne fait qu’alimenter le système capitaliste. C’est ce que Marx appelait l’armée du Capital. Si la gauche était vraiment anti-capitaliste, elle chercherait à couper le robinet incessant du recours à une immigration qui en plus de tirer les salaires vers le bas, déstabilise la cohérence culturelle religieuse et morale du pays hôte. Si on ne trouve pas de personne à recruter pour un poste, cela fait mécaniquement augmenter les salaires. S’il y a plus d'employables que d'employeurs cela les faits baisser. Faites venir moins d'étrangers et les employeurs augmenteront le salaire sur l'offre d'emploi car moins de demandes. Bref, raisonnez à l'endroit. En Suisse il y a une immigration africaine nettement moins forte qu'en France et pourtant le pays n'a pas de problème particulier dans les secteurs d'activités du bâtiment ou de l'agroalimentaire. Quelle est la différence entre la France et la Suisse ? Je suis tout ouïe à une explication.




3) Philippe Poutou

Interview du 21 décembre 2021 chez RMC.

Beaucoup de haine des riches ici, émanant ostensiblement d'une aversion, d'une méfiance ou d'une haine pure et simple des personnes qui ont de l'argent. Je suis sûr que cela répond à un besoin intérieur de s'en prendre à ceux qui ont des moyens pour certaines personnes, mais cela n'aide guère, voire pas du tout les pauvres à améliorer leur propre situation. Car ce qu’il dit ici est à la fois vrai et faux en même temps. En fait cela dépend du contexte. Deux visions du monde s'opposent ici.

Premièrement, l'économie est un jeu à somme nulle. La valeur est comme un gros gâteau. Ce que vous gagnez, les autres le perdent. Si vous en prenez une grosse portion, les autres en prendront une petite portion. Exemple : Le patron de Neslé achète du stock d'eau potable, double son prix et le revend aux locaux. Les locaux s'appauvrissent ainsi pour l'enrichir.

Deuxièmement, l'économie est un jeu à somme non nulle. Si votre revenu augmente, cela augmente la richesse globale. L'autre ne perd généralement rien. Exemple : Un bûcheron invente un nouveau modèle de hache. Il coupe les arbres deux fois plus vite. Par conséquent il peut se permettre de les vendre à un prix inférieur, donc écouler son stock. Ici tout le monde est gagnant. Le bûcheron s'enrichit, mais ses clients aussi car obtiennent plus de bois pour moins cher. Avec cet argent, il peut améliorer son équipement ou fournir des emplois à d'autres travailleurs qui utilisent leur salaire pour faire vivre d'autres personnes.

En fait, la différence vient de l'origine de cette concentration en premier lieu. Le bûcheron utilise les développements technologiques pour augmenter sa production de ressources, et le patron de Neslé tire un revenu supplémentaire du manque d'options pour la population locale. L'enrichissement à somme non nulle se fait souvent par des développements technologiques, par exemple Apple, de nouvelles formes d'organisation comme le cas d’Henry Ford, ou la découverte de marchés inexploités, par exemple Elon Musk. L'enrichissement à somme nulle n'apporte rien de nouveau, il n'y a donc pas d'autre choix que de parasiter les autres. D'une manière générale, dans une économie saine, c'est-à-dire où tout le monde est d'accord et est informé, les jeux sont pour la plupart à somme non nulle. Tout échange ou emploi ne sera accepté que si les deux parties sont intéressées. Pour résumer : Oui parfois les riches s'enrichissent grâce aux pauvres. Mais la plupart du temps, lorsqu'une personne riche s'enrichit, d'autres personnes s'enrichissent également. Si les pauvres s’appauvrissent, ils vont consommer moins, les riches vont donc moins vendre, et ils ne deviendront donc certainement pas plus riches.

Sauf cas exceptionnels comme l’accaparement des richesses publiques que font trop de dictateurs de pays pourvus de richesses naturelles comme en Afrique, une vraie calamité pour la population locale. Mais là ces riches vendent et achètent à l’étranger, ils ne sont plus dans leur pays.

Si inversement vous êtes chef d’entreprise et voulez devenir encore plus riche, baisser les salaires de vos employés n’est qu’une solution à court terme : Vous ne cherchez pas à gagner plus mais à dépenser moins, donc autant simplement virer tous vos employés, vous dépenserez ainsi encore moins. Un bon chef d’entreprise réfléchi à long terme et investi pour créer encore plus de haute valeur ajoutée, nécessitant donc des compétences plus hautes, et de la formation mieux payée encore. Apple, Amazon ou Microsoft, pour ne citer qu’eux, ont approché voire dépasser cette année les 1000 milliards de $ de valorisation, et ce n’est pas en sous payant leurs ingénieurs, bien au contraire. En tout cas je n’ai vu aucune start-up sous-payer ses salariés et devenir l’une des plus riches du monde.
Payez mal vos salariés : Les mauvais resteront, et les meilleurs partiront chez vos concurrents. Payez bien vos salariés : Les meilleurs resteront, les meilleurs de vos concurrents les quitteront pour vous rejoindre. Et de plus, les salariés de vos concurrents achèteront vos produits. Pas les leurs. Enfin tant que votre concurrent survit.

Interview du 17 octobre 2022 chez BFMTV.

Rémunération correcte. Effectifs corrects. Ce sont les termes qu’il a employés. Donc au milieu d'un concert de réponses en mode pleurnichard "les gentils employés de raffinerie contre les méchants patrons bourgeois", je vais essayer d'amener un autre angle de vue, un point de vue probablement dissonant mais qui j’espère vous amènera à réfléchir.

Premièrement, Total fait de gros bénéfices dus à la situation économique particulière, et c'est indéniable.
Deuxièmement, le prix du gazoile est très cher : En moyenne 1,90€ début janvier 2023 en France, mais pour vous rassurer allez donc le payer 2€ en Belgique ou 1,80€ en Allemagne.
Troisièmement, les salariés de Total font la grève pour réclamer de meilleures conditions de travails et de salaires, ce qui peut s’entendre, la SNCF a l’habitude. Mais ce faisant, comme effet de bord totalement involontaire, ils font chier des millions de Francais qui rament pour avoir leur carburant pour aller bosser. Mais ça on ne peut pas le comprendre pour ces pauvres salariés exploités, n'est-ce pas ?

Les salariés de Total soi-disant sous-payés, est-ce que c’est vrai ou pas ?
Et bien interrogeons Total directement, qui a fait ce communiqué en octobre dernier : "la rémunération mensuelle moyenne d’un opérateur de raffinerie de TotalEnergies en France en 2022 est de 5000 euros par mois, Intéressement-Participation compris (4300 euros par mois hors intéressement)"
Rien que ça. Allons donc voir sur Glassdoor, bien connu pour évaluer un niveau de salaire, les chiffres sont donnés pour 3188 postes (au moment où j'écris cet article, ce qui veut varier à l'avenir).
-Stagiaire, 16 000 € annuel.
-Ingénieur, 44 000 € annuel, 71 000 € pour les seniors.
-Contrôleur de gestion, 47 000€ annuel.
-Assistant manager, 33 000 €.
Bon, ça semble assez en phase avec les déclarations de Total. Par contre le CIDJ donne des chiffres plus faibles mais ne parlent pas de Total en particulier. On trouve aussi des informations concordantes chez Avantage Entreprise.

Mais alors du coup qui dit vrai ? Ecoutons un peu la CGT tous postes confondus : "La rémunération minimale annuelle garantie est de 25.000 euros bruts par an sans les primes ; la moyenne est autour de 40.000 euros brut toutes primes comprises", détaille ainsi Eric Sellini, coordinateur syndical de la CGT à TotalEnergies.
Soit :
-Embauche à minimal à 1923€ sur 13 mois hors prime,
-En moyenne 3 075€ sur 13 mois primes comprises.
Pour rappel, le salaire moyen mensuel d'un employé dans le privé atteignait selon l'Insee 1785 € par mois en 2020.

Quels sont donc mes conclusions ? Il est parfaitement estimable pour chacun de vouloir améliorer sa situation financière. Ce qui personnellement me paraitrait davantage éthique, c'est une demande d'augmentation de participation au résultat car chaque salarié aurait alors la possibilité de profiter des résultats, fruits supposés de leur travail. Mais pour des salaires moyens à 40 000€ bruts/an, utiliser leur position de cette manière pour faire chier la population Française dont environ 70% gagne moins qu'eux, là c'est vraiment se foutre de la gueule des gens. Louons ces braves grévistes quelques milliers de personnes qui prennent tout un pays en otage pour leur pomme.

Total est en droit comme toute société d'engranger des bénéfices quand la période est favorable ou de décaisser de l'argent en périodes moins bonnes.
Les employés et les syndicats de Total, qui sont des nantis par rapport à la moyenne des salariés français, montrent une piètre image de leur corporation. Les conséquences de ces grèves sont très pénalisantes pour les autres secteurs économiques de notre pays et certaines professions sont particulièrement impactées comme les ambulances, les pompiers, les policiers, les taxis, sans parler de ceux qui vivent à la campagne et doivent aller travailler loin de leur domicile. Sans oublier aussi les agriculteurs qui ne peuvent plus semer. C’est comme ça que la gauche défend les classes populaires ? En poussant des bourgeois nantis à prendre en otage le reste du pays pour gratter un meilleur salaire en étant déjà mieux payés que la majorité de la population ? La gauche vous prend littéralement pour des putains de vache à lait, et ne vous étonnez pas d’être pris pour des cons quand vous approuvez des projets aussi surréalistes. Voilà pourquoi ce genre de situation ne devrait pas perdurer plus d'une semaine, sachant qu'en plus les négociations pouvaient être ouvertes pour éviter justement de telles grèves et que les syndicats les ont refusées, étant sans doute pilotées par des syndicats de gauche qui aiment foutre la merde. Suivez mon regard. Au nom d'une idéologie absurde, ils ont l'habitude de pousser les travailleurs à se tirer une balle dans le pied. Quand les travailleurs comprendront-ils qu'il faut abandonner ce syndicat, et surtout ignorer ses mots d’ordre ? La CGT c’est comme le parti communiste, une utopie malsaine qui n'arrive pas à disparaitre.




4) David Guiraud

Déclaration du 11 octobre 2022 à l'assemblée nationale.

-Augmentation salaire PDG Total :
Alors ici David sous-entend que Patrick Pouyanné cherche à tout prix à augmenter sa fortune encore et encore, que celle-ci se trouve sur un compte en banque et qu'il continue à faire des placements pour la faire grandir. Sauf que c’est bien évidemment faux. Il faut bien comprendre que la fortune de Patrick et de la plupart des gens les plus fortunés du monde, dépend en fait quasi uniquement de la valorisation de son entreprise.

Donc plus son entreprise monte en bourse, et plus il est riche. L'argent est donc à quelque part fictif car tant qu'il ne vend pas d'action il ne peut pas l’utiliser. S’il se mettait à vendre les actions en masse, les marchés prendraient peur et diminueraient largement la valorisation de l'entreprise.
Patrick est d'autre part un chef d'entreprise, et il continue à essayer de faire grandir son groupe, avec un certain brio. Les marchés adhèrent à son management et sa vision et donc mise sur son entreprise, ce qui fait monter le cours de l'action et donc sa fortune.

Patrick ne se pose pas la question de faire grimper ou pas sa fortune, il continue de faire ce qu'il sait faire de mieux, diriger son entreprise. Ce qui a évidemment pour conséquence une montée des cours et de l'action. Néanmoins si on parle désormais de ses revenus disponibles :
Les revenus de Patrick sont publics et sont de 5 900 000€/an en 2021. A quoi il faut ajouter les dividendes, soit 1 million d’euros.

Mais attention ces dividendes sont imposés. Sur les dividendes, on paye les prélèvements sociaux : 17,2% à ce jour et l’impôt sur le revenu avec soit une imposition à la tranche marginale après abattement de 40%, c'est-à-dire que les dividendes sont intégrés aux revenus imposables, soit une imposition à 12,8% via ce qu'on appelle la flat taxe. La flat taxe c’est 17% de prélèvements sociaux + 12 % au titre de l'impôt sur le revenu. Il faut préciser que préalablement à la distribution de dividendes, la société a payé l’impôt sur les bénéfices de l’ordre de 25 à 30% selon les pays.

Donc on regarde l’image complète. L’Etat prélève environ 35 à 40% d’impôts, plus les prélèvements sociaux de 17,2%. Un total atteignant 52%. Patrick va donc récupérer "que" 48% environ de ses dividendes, soit 480 000 euros.
Cependant et c'est peu connu, le dividende n'est pas un intérêt, comme les intérêts du livret A par exemple. Si vous détenez une action qui vaut 100€, et que vous touchez 10% de dividende, ce qu'on appelle le coupon, votre action ne vaut plus que 90€ et vous en avez 10 dans la poche. Puis sur ces 10€ vous payez environ 50% d’impôts, donc vous en avez 5 en poche.
Résultat : Au départ vous aviez 100€ en action, vous avez désormais 90€ en action, 5€ dans la poche et 5€ pour l'Etat, votre nouveau patrimoine est donc de 95€.
Les dividendes étant fixés par le conseil d'administration, Patrick en touche en % par action autant que n'importe quel actionnaire. Et paradoxalement à chaque détachement de coupon, mot technique pour dire à chaque dividende touché, la fortune de Patrick descend inexorablement.

En résumé : Au vu des performances actuelles, il est sensé d'investir dans les raffineries. Les marchés l'ont compris et le font massivement. L'effet collatéral est que cela fait monter entre autres le prix de l'action de Total. Ces actions représentent la majeure partie de la fortune de Patrick. Donc l'autre effet collatéral est que la fortune de Patrick monte rapidement. Celui-ci quant à lui ne fait que gérer son entreprise au mieux et comme il n'a pas l'intention de la vendre, cette fortune restera fictive car en bourse, on est riche uniquement lorsqu'on a vendu. Mais en tout cas non, Patrick Pouyanné ne peut pas s’augmenter comme ça d’un coup de crayon comme le laisse entendre David Guiraud. Son entreprise est côté en bourse. Ce n’est pas lui qui fixe la rémunération mais le conseil d’administration, et sous l’approbation des actionnaires.

-Il y a une pénurie de partage des richesses :
Petit rappel de l’histoire et remise en contexte. En 1981, le président Mitterrand et son Premier ministre Mauroy tentent de mettre en place des politiques socialistes, déclenchant une vague de nationalisations massives des entreprises en plus des pouvoirs publics déjà surchargés. Cela s'est soldé par un désastre qui a conduit le pays à fermer ses frontières en 1982 et les entreprises nationalisées ont été progressivement revendues, causant des pertes énormes au gouvernement français.

J'ai pu comprendre les désastres de ces nationalisations en discutant avec un collègue cet été qui avait fait la majeure partie de sa carrière dans une entreprise de ce genre. Après la nationalisation, la division historiquement très rentable de ce très grand groupe que (je ne nommerai pas) a commencé à décliner. La gestion publique a alors décidé qu'il fallait s'en séparer et a filialisé l'activité qui a ensuite été cédée à un groupe privé. De tels évènements même s'ils ne font pas la une des journaux, sont répandus. L'activité jugée non rentable reprend rapidement et devient le fleuron de son nouveau groupe. Un bel exemple de ce qui a mal tourné avec le socialisme dans les années 80. Les Français attribuaient implicitement l'échec du socialisme à la gestion des moyens de production. Cela faisait d'ailleurs partie des reproches fait à Mitterrand lui-même par ses propres amis. Cependant pour continuer à occuper le champ idéologique, le concept de socialisme français a été transféré dans le champ de la redistribution des richesses. La gestion socialiste des moyens de production ne fonctionne pas, donc il a fallu trouver une alternative. On est alors dans un tout autre débat. Voilà pourquoi la gauche a fait de la redistribution des richesses son nouveau fantasme.

Où est donc le problème ? Et bien n'oublions pas que pour redistribuer de la Richesse, il faut d'abord la produire, d'où la priorité donnée à un système capitaliste d'organisation de notre économie. Ensuite il faut fixer des limites à la notion de redistribution. Quels sont les objectifs recherchés ? Comme à la maternelle chaque élève doit avoir le même nombre de fraises tagada à la récréation ? J’espère quand même qu’on est bien au-dessus de cela, mais ça m’a plutôt l’air d’être le même scénario...

-Conflit entre les salaires et les dividendes :
Il va falloir trouver de meilleurs arguments. Les sociétés du cac40 réputés françaises versent effectivement beaucoup de dividendes, mais elles ont jusqu'à 90% de leur activité à l’étranger, c’est le cas de Total, leurs patrons sont de plus en plus souvent étrangers, c’est le cas de Renault ou d’Air France-KLM (ancienne entreprise du cac40 dans le cas d'Air France-KLM), et leurs actionnaires sont majoritairement étrangers, pour ne pas dire quasiment tous. Donc en quoi se baser sur le versement de dividendes joufflus par des sociétés finalement très peu françaises peut-il apporter un élément de réponse au problème ?

Et surtout ça n’a aucun sens d’opposer les actionnaires et les salariés. Sans actionnariat, une personne voulant créer de la richesse devrait miser son temps et son argent. Dans le cas où il n'a pas accès à un prêt, il n'y aurait pas de création de richesse. Même si l'actionnaire ne fait pas grand-chose à part investir du pognon, il assume une partie du risque et facilite la création de richesse. De plus la majorité des actionnaires ne sont pas des riches. Les plus gros actionnaires sont les Etats, les fonds de pensions et les sociétés privées, mais on trouve aussi l'ouvrier qui veut augmenter un peu ses ressources et n'est pas satisfait de la banque, l'employé qui a un accès plus facile aux actions, l'amateur éclairé, etc. La situation est plus complexe que l’image débile que David Guiraud s’en fait, à savoir le méchant riche contre le gentil pauvre.
Après en France la finance incite à la méfiance, donc on trouve peu d'actionnaire parmi les couches les plus populaires. Merci la gauche encore une fois. Mais aux Etats-Unis, en Chine, en Corée du sud et de manière générale dans pas mal de pays anglo-saxons et d’Asie, on trouve beaucoup de petits actionnaires dans la classe moyenne.

-Taxe sur les superprofits :
Aucun pays n’est devenu riche en faisant fuir ses investisseurs. Trop d’impôts tue l’impôt, donc le bon positionnement n’est ni trop ni trop peu d’impôts. Et vue que la France est déjà le pays le plus taxé d’Europe, il n’y a aucune matière à être optimiste.
D’ailleurs l’impôt de solidarité sur l’immobilier a déjà remplacé l’impôt de solidarité sur la fortune, et ce alors que la France avec 1% de la population représente déjà 15% des aides sociales mondiales, à 34% du PIB Français. Au bout d’un moment il faudrait peut-être arrêter de se moquer du monde. La France est un pays ultra-socialiste qui fait déjà fuir ses entrepreneurs. Nous sommes classés 71ème au niveau de la liberté économique alors qu’il est prouvé que cela produit de la prospérité. (1, 2)

L'impôt sur le superprofit ne sert à rien pour le budget de l’Etat. Il est même contre-productif car :
• Il fait seulement un peu plaisir aux pauvres mais ne leur rapporte rien, j’insiste là-dessus.
• Il ennuie surtout les moins riches parmi les fortunés, qui s’en vont avec leur argent investir et créer des emplois dans d’autres pays et y payer des impôts.

Je ne sais pas si il y a des statistiques à ce sujet mais ce qui est certain est que l'établissement de l'ISF a fait fuir beaucoup d'employeurs : Selon l'Ifrap, l'ISF aurait entraîné 190 milliards d'euros de fuite de capitaux au minimum depuis sa création jusqu'à 2007, elle quantifie à 0,2 % de PIB le manque à gagner de la croissance française causée par cet impôt qui provoque l'expatriation fiscale des Français les plus aisés.

On ne devrait taxer que sur le revenu, d'autant plus qu'il provient d'un capital, mais pas sur le capital lui-même qui est normalement le fruit d'activités créant de la richesse. Fondamentalement on ne devrait pas dissuader autrui de s'enrichir honnêtement, d'autant plus que la plupart du temps sa richesse profite aux autres.
Ou bien on confisque tout aux riches et on passe à une économie de type soviétique, chose dont presque personne ne veut, ou bien on arrête d'emmerder les riches justes parce qu'on les envie, ce qui ne nous sert à rien.

-Aides publiques aux PME :
La gauche promet démagogiquement plein de dépenses sociales aux PME en oubliant de préciser qu'ils vont les paupériser pour les financer. Nous sommes déjà les champions du monde des dépenses sociales et de taxes. Si le socialisme réduisait la pauvreté, nous aurions déjà beaucoup moins de pauvres que les autres pays. Est-ce le cas ? Non. Le socialisme simpliste est contre-productif à moyen et long terme. L'Etat dépense plus qu'il ne gagne mais 100% ou presque de ce qu'il dépense est injectée dans l'économie réelle. Ce n'est pas un élément de langage, c'est un fait quantifiable. La France a levé environ 250 milliards d'euros nets pour son budget en 2020 et a dépensé... 344 milliards d'euros. La France n'ayant pas les moyens de toutes ces promesses plus démagogiques les unes que les autres, emprunte, emprunte, et emprunte toujours plus.
Et puis un matin, le gouvernement reçoit des notes de ses créanciers disant en substance : Vous allez droit dans le mur alors commencez par réformer de manière substantielle vos retraites sinon couic, plus de prêts donc plus de retraites, plus de chômage, plus de police, puisque tous nos budgets sont empruntés...

Deux choses concernant le CICE :
• Le CICE fait partie de ces mesures qui consistent à transférer l’argent des contribuables vers certaines entreprises nationales. Le problème est que le gouvernement subit la pression des lobbies, et va donc aider les lobbyistes les plus talentueux et non les entreprises qui en ont le plus besoin.
• Les plus grands bénéficiaires des aides du CICE sont... Les entreprises publiques. La répartition des crédits du CICE attibués en 2020 l'ont été à 28% pour les grandes entreprises, et 33% pour les PME.
Donc la solution n'est pas de faire une usine à gaz avec + d'aides publiques (donc de l'emprunt) aux PME, ce qui reviendrait à pisser dans un violon. Baisser les charges des PME serait tout simplement plus efficace.

-L’impôt sur la fortune :
François Mitterand a appliqué au 1er janvier 1982 un programme anti-fuite des capitaux, et en 83 ils ont dû tout stopper en urgence. Il leur a fallu 12 mois. 12 petits mois pour constater l'évidence : Les gens ne se laissent pas tondre sans réagir, et par ricochet les prévisions de recettes ne se réalisent pas. Et comme les dépenses sont engagées, tout foire.
Prenons un exemple : Vous avez envie d'acheter une voiture dont le malus est de 2000€. Vous jugez ce malus comme étant acceptable. Demain, l'Etat passe le malus à 8000€. Que faites-vous ? Et bien si vous jugez que ce nouveau malus est inacceptable, vous allez automatiquement réorienter votre achat. Et bien pour les riches c'est pareil. Faire des lignes de programme en disant "au-dessus de X somme je prends tout" ça nécessite que cette ligne soit acceptée par ceux qui vont devoir la payer. Et s'ils n'acceptent pas ils vont se réorganiser pour y échapper totalement ou partiellement. Et vous n'y ferez rien. Les recettes fiscales ce n’est pas juste une volonté politique. C'est aussi une question d'acceptabilité par le contribuable. Or tout le programme de la gauche est basé sur un financement de surtaxation dont le degré d'acceptabilité par le contribuable concerné est probablement assez faible. Et c'est pour cette raison que ça va foirer. Les prévisions de recettes font comme si le contribuable allait tout accepter sans rien changer à ses habitudes. C'est une erreur déjà commise en 1981. Les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Croyez-vous sincèrement, vraiment sincèrement, qu'ils vont sagement attendre la facture sans se réorganiser ? Vous savez tous comme moi que la réponse est non. Nous sommes sur un continent de libre circulation des biens et des personnes. Comment vous taxez ça ? Ça ne marchera pas.
• Les niches fiscales se traduiront inexorablement par un désengagement des activités qui en dépendent.
• Le plafonnement du crédit d'impôt emploi à domicile se traduira par plus de travail au noir.
• L'ISF renforcé se traduira par des prises de contrôle de participations des PME et des entreprises de taille intermédiaire par des fonds étrangers pour payer le-dit impôt, ce qui revient à saccager toujours un peu plus l'industrie.
• L’augmentation de la TVA sur les produits de luxe verront automatiquement leurs ventes diminuer.

Au final, sur les milliards que la gauche entend taxer sur les hauts revenus, s'il arrive à en capter 1/4 ça sera déjà à mon avis un exploit. Et le problème c'est que les autres milliards qu'elle n'arrivera pas à récupérer, ils vont lui manquer pour financer le reste de son programme. Finalement le programme politique de la gauche c'est comme un prévisionnel comptable. Prévoir les dépenses c'est très facile. Il suffit de rajouter des lignes et d'engager les dépenses. Mais prévoir la ligne du haut, c’est-à-dire le chiffre d’affaires ou les recettes dans notre cas, c'est autre chose. Alors j'aimerais poser une question à la gauche : Que se passera-t-il si vous engagez toutes ces dépenses, mais que les recettes ne suivent pas ? C'est une probabilité assez forte. A vrai dire j’ai ma petite idée. Tout le programme de la gauche repose sur l'acceptabilité des 10% les plus riches et des multinationales du cac40 à accepter de se faire tondre sans broncher. Honnêtement c'est de la pure science-fiction.

-"Nous voulons une société plus juste ! C’est le capitalisme qui est la crise !"
Mais la vie a toujours été injuste. Certains naissent plus intelligents. Certains naissent plus forts. Et d'autres naissent tout simplement riches. Si vous êtes né en ville, votre vie va être très différente de celle d'un habitant d'un petit village perdu au milieu de nulle part. Vos opportunités pour votre éducation, votre emploi, et votre développement personnel seront meilleures.

La vie est injuste, et aucun système ne rectifie pas cela. Mais le capitalisme est plus juste que le mercantilisme, ou même que l'économie traditionnelle. Les terres et l'argent étaient entre les mains des nobles qui en héritaient, et personne n'avait la possibilité de s'élever. En ce sens, le capitalisme est plus juste car il offre une chance à tout le monde. Une chance inégale certes, mais une chance d'améliorer considérablement sa vie. Actuellement le capitalisme est le seul système économique qui a pu surmonter toutes les crises.

La principale raison est toute simple, c'est que les décisions sont prises par une multitude de personnes. Quand une crise ou un évènement survient, certains ont la chance de prendre les bonnes décisions, d’autres non. Donc cette pluralité des décideurs réduit les risques. C'est comme un gestionnaire de fonds d'investissement qui compose son portefeuille d'un très grand nombre d'actions de manière à réduire le risque, ce qu’on appelle aussi un ETF.

Dans les autres systèmes socialistes ou communistes, il n’y a qu’un seul décideur : l’Etat. Donc s'il se trompe c'est la catastrophe, et il se trompera forcément car ces décisions sont souvent plus idéologiques qu’économiques. Dans les systèmes communistes l'Etat refuse toujours de reconnaître ses erreurs. Quand un plan quinquennal n'a pas donné les résultats escomptés, ce ne peut être le parti qui s'est trompé donc on accuse les riches de sabotage et de complot capitaliste. Dans le monde capitaliste, les entreprises dont les dirigeants ont fait les mauvais choix sont éliminées, il ne reste que les plus performants.

Et puisque la gauche a l’obsession de la redistribution des richesses, il ne vous aura pas échappé que le capitalisme est en train de réaliser une meilleure répartition de la richesse au niveau mondial. Auparavant, 20 % de la population mondiale vivant dans les pays les plus riches profitaient de 80 % des richesses économiques mondiales. Des pays comme la Chine et l'Inde qui étaient dans une situation économique catastrophique sont sortis de leur misère et leurs populations ont vu leur niveau de vie s'améliorer de manière considérable. C'est tout à fait inattendu. En 1994 après la fin de la guerre civile, le Rwanda était devenu l’un pays les plus pauvre d’Afrique. Pour retrouver une économie prospère, ce pays si pauvre avait fait un choix économique qui avait choqué le monde occidental. Le Rwanda avait choisi le modèle économique ultracapitaliste de Singapour. Aujourd’hui les résultats commencent à être au rendez-vous. Le Rwanda est en train de devenir la Suisse de l’Afrique horizon 2050. Un exemple parmi d’autres.

Qui aurait pu prédire il y a 20 ans que le capitalisme permettrait aux pays émergeants de sortir de leur misère, de faire tomber le mur de Berlin, de libérer les pays de l'Est de l'emprise de la Russie, ou de mettre fin à la guerre froide ? A l'époque tous les intellectuels français étaient de gauche et pour eux le Capitalisme était le régime à abattre. Jean-Paul Sartre traitait d'ailleurs De Gaulle de dictateur, et soutenait inconditionnellement le Communisme qui était pour lui l'avenir. C'est tout le contraire qui s'est produit. Visiblement la gauche n’a pas beaucoup appris de ses erreurs.

Déclaration du 14 octobre 2022 à l'assemblée nationale.

Rafraichissez donc ma mémoire. Qui a manifesté contre le Contrat d'Insertion Professionnelle qui aurait permis de rémunérer un jeune de moins de 26 ans à hauteur de 80% du smic sous le gouvernement Balladur en 1994 ? C’était la gauche. Donc c'est facile de jouer les chevaliers de la vertu étudiante quand on sait qu'au moment où la droite proposait des mesures concrètes pour améliorer considérablement la vie des étudiants, la gauche a manifesté contre... Sa proposition n'a aucune chance d'aboutir et à juste titre. En fait ce qu'il propose c'est de payer d’éternels étudiants à ne rien faire pendant que ceux qui ne font pas d’études supérieures travaillent pour la même somme. Injustice flagrante. Non seulement on inculque aux jeunes le goût d’un salaire gratuit, on engorge encore plus les rangs des longues études, on dévalorise les études déjà rémunérées en alternance, et on crache sur la notion de mérite. Super projet...




CONCLUSION :

Les idéologues de gauche. Ces gens qui vous montrent comment fonctionne la société par A + B, qu’il faut un monde plus juste, ces connards de capitalistes qui s'enrichissent en dormant sur la sueur des seuls travailleurs qui bossent réellement, blablabla. Tout le poncif indigeste et démagogue auquel on est déjà habitué depuis 40 ans.
Des acrobates de la finance qui jouent aux apprentis sorciers avec l’économie, mais qui sont à des années lumières de savoir ce que ça représente dans le monde réel. La gauche a totalement perdu le nord avec le réel.
Les idéologues de gauche, pour vous les travailleurs, vous diront exactement ce que vous aimez entendre : Vous êtes la personne la plus importante dans l'économie, vous êtes celui qui doit travailler moins pour gagner plus, le méchant c’est le patron qui ne veut pas vous soutenir. Ils viennent ici avec le soutien moral de Marx, et le soutien intellectuel de Sartre. Ils sont forcément les gentils puisque les autres sont méchants.

Alors vous votez pour eux, et un jour ils arrivent au pouvoir. Et parce qu'ils sont sincères, ils commencent à appliquer leurs programmes. Sauf que tout à coup, tout le monde s'est rendu compte que leurs analyses étaient complètement fausses et que rien ne s'est passé comme prévu, comme en 1981, comme en 2012. Ils ont dû vivre avec les conséquences de leurs décisions, et après 18 mois ils n'ont pas pu continuer, ils ont été forcés d'accepter à nouveau la réalité et de rendre des comptes. Mais ils la déforment pour ne pas vous dire qu'ils vous ont vendu du rêve, que l’économie et la société ne fonctionnent pas du tout comme Marx et Sartre l'avaient annoncé. Ils ne veulent pas vous dire la vérité parce qu'ils ne veulent pas se l'admettre en premier lieu. Alors au lieu de reconnaître leurs erreurs, ils prennent la pose, agitent de grands principes vides, crient sur tous les toits que c'est la faute de l'extrême droite, que c'est la faute du gouvernement, essayant de vous faire avaler les mêmes plats réchauffés : "Tu reprendrais bien quelques jours de congés supplémentaires ? Ou une petite taxe sur le dos des riches ?"

Et toi, l'ouvrier, l'employé de la classe moyenne, tu te dis : "Mais ce n'est pas du tout ce qu'ils ont promis ! Ils m'ont trahi !". Alors vous les quittez et vous finissez par voter pour leur adversaire de droite.
Et cette défaite de la gauche est tellement délicieuse que j’en reprendrai bien à tous les repas.
Résultat : Certains sont obligés de parler comme la droite pour espérer manger quelques miettes restées sous la table. Tout ça pour ça...


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21 janvier 2023




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