(Compte tenu de la longueur de l'article celui-ci sera divisé en 4 parties pour le confort de la lecture)
Dimanche 12 septembre 2021, vous vous rappelez ? C’était la date d’ouverture de la chasse dans la plupart des département français. Quand les chasseurs étaient heureux de pouvoir arpenter ces petits coins de forêts, les rageux se sont précipités sur les réseaux sociaux pour venir y chercher le buzz avec des tweets ma foi très explicites remplis de sel qui assaisonneraient les rivières à en faire trembler la méditerranée.

Le problème c'est que twitter donne la parole à des personnes qui ne maitrisent absolument pas leur sujet. Avant ça se limitait au comptoir du bistro et on les faisait taire aussitôt. C’est toujours la même chose : Ça commence par un mauvais argument anti-chasse, puis quand l’anti-chasse se fait contredire par plus expérimenté que lui il botte en touche parlant de l’élevage des sangliers, puis après il va te dire que tu tues pour le plaisir, puis il change de sujet avec les accidents. On dirait des perroquets enfermés dans une boucle. Les mêmes arguments, les mêmes bêtises, les mêmes clichés, la même mauvaise foi.
Donc par cet article, permettez-moi mes chers amis anti-chasses de vous expliquer pourquoi tous vos pseudo-arguments pour nous faire détester la chasse et les chasseurs sont tous plus éclatés les uns que les autres. Et puisque vous aimez les allusions graveleuses, sachez que je n’ai aucun mal à m’exprimer dans un style cru pour bien me faire comprendre.
Mais d’abord je tiens à clarifier certains points :
-Le premier, je n’ai aucun problème à débattre avec qui que ce soit. Tout le monde peut donner des arguments, qu’ils soient vrais ou faux. Mais à une particularité : Je suis prêt à tout entendre tant que c'est argumenté, sourcé, et dûment renseigné. Et uniquement à cette condition sine qua non. Discuter avec quelqu’un qui pense autrement c'est intéressant, discuter avec quelqu’un qui ne pense pas du tout c'est juste épuisant.
-2ème point : Avant qu’on me pointe du doigt en m’accusant de faire du lobby (ce qui va sans doute quand même arriver), je ne suis pas chasseur, je ne chasse pas. Voilà, tout est dit. Comme quoi on peut très bien ne pas être chasseur et défendre quand même la chasse quand on cherche réellement à s’informer, ce n’est pas incompatible. Mais pourquoi du coup je défends la chasse ? C’est très simple : Ma passion à moi, mon domaine, c’est la biologie et l’écologie. Mon unique préoccupation c'est la biodiversité dont les chasseurs actuels sont les garants, malgré vos préjugés et votre bêtise crasse.
Maintenant que ces points sont compris par tout le monde (j’espère), on va pouvoir rentrer dans le vif du sujet : Vous avez tous déjà vu passer cette image sur internet, elle résume à elle seule la plupart des arguments anti-chasse, bien sûr la liste n’est pas exhaustive mais elle vous donne une idée du plan structural de cet article, on va prendre tous vos arguments un par un et voir ensemble leur validité.

1) "Une pratique éthiquement injustifiable, tuer pour le plaisir est indéfendable"
On commence déjà par une bonne dose de moraline pour se mettre dans l’ambiance, mais ça ne saurait en aucun cas constituer un argumentaire solide. La morale n’est pas un argument qu’on peut utiliser dans un débat. Refuser son propre plaisir, c’est pratiquer une forme d’ascèse. Si je pars du principe que tout ce qui n'est pas nécessaire à la survie c'est juste du confort, votre ordinateur n'est pas nécessaire à votre survie, votre téléphone portable non plus. Ce sont des plaisirs dont on peut se passer (on a bien vécu des millénaires sans). Pourtant lorsque cet ordinateur a été conçu, on a bien été chercher les matériaux de l’autre côté de la mer, le lithium ça ne pousse pas dans les marais camarguais. Et je ne suis pas sûr que l'entreprise qui a construit cet ordinateur soit un modèle de vertu en termes de cause animal... Pourtant vous l’avez votre ordinateur, car on est d'accord que pour nous se priver de cet ordinateur c'est juste impensable, ça fait partie de notre confort. Même chose pour le téléphone portable. Et pourtant ça ne vous empêche pas de dormir...
Saviez-vous que 98% de la venaison de la chasse au grand gibier est auto-consommée, offerte à des associations caritatives, ou commercialisée ? Sans doute pas. Donc un chasseur qui consomme son propre gibier après l’avoir tué lui-même, et a un impact nul sur l'environnement, pour vous c’est une pratique injustifiable, mais votre confort lui le justifie ? Avouez quand même que c’est peu logique...

Mais c'est pourtant vous, de votre point de vue à vous, respectable mais purement personnel, qui jugez la chasse "100% inutile". Est-ce que je viens juger votre goût immodéré pour les nains de jardin ou toute autre connerie ? En fait ce que vous êtes entrain de faire, dans généalogie de la morale Nietzsche appelait ça de la morale d'esclave. Antoine Goya en avait déjà parlé dans sa vidéo sur le véganisme, à quelques détails près c’est exactement la même chose qu’avec les animalistes anti-chasses.
Je complèterai même ce passage en vous en citant un autre très intéressant :
"Mais vous ne comprenez pas ? Vous n’avez pas d’yeux pour une chose qui a eu besoin de deux mille ans pour triompher ? Il n’y a pas lieu de s’en étonner : tout ce qui est long est difficile à voir, à embrasser d’un coup d’œil. Or, voici ce qui s’est passé : sur le tronc de cet arbre de la vengeance et de la haine, de la haine judaïque — la plus profonde et la plus sublime que le monde ait jamais connue, de la haine créatrice de l’idéal, de la haine qui transmue les valeurs, une haine qui n’eut jamais sa pareille sur la terre — de cette haine sortit quelque chose de non moins incomparable, un amour nouveau, la plus profonde et la plus sublime de toutes les formes de l’amour : — et d’ailleurs sur quel autre tronc cet amour aurait-il pu s’épanouir ?… Mais que l’on ne s’imagine pas qu’il se développa sous forme de négation de cette soif de vengeance, comme antithèse de la haine judaïque ! Non, tout au contraire. L’amour est sorti de cette haine, s’épanouissant comme sa couronne, une couronne triomphante qui s’élargit sous les chauds rayons d’un soleil de pureté, mais qui, dans ce domaine nouveau, sous le règne de la lumière et du sublime, poursuit toujours encore les mêmes buts que la haine : la victoire, la conquête, la séduction, tandis que les racines de la haine pénétraient, avides et opiniâtres, dans le domaine souterrain des ténèbres et du mal. Ce Jésus de Nazareth, cet évangile incarné de l’amour, ce « Sauveur » qui apportait aux pauvres, aux malades, aux pécheurs, la béatitude et la victoire — n’était-il pas précisément la séduction dans sa forme la plus sinistre et la plus irrésistible, la séduction qui devait mener par un détour à ces valeurs judaïques, à ces rénovations de l’idéal ? Le peuple d’Israël n’a-t-il pas atteint, par la voie détournée de ce Sauveur, de cet apparent adversaire qui semblait vouloir disperser Israël, le dernier but de sa sublime rancune ? N’est-ce pas par l’occulte magie noire d’une politique vraiment grandiose de la vengeance, d’une vengeance prévoyante, souterraine, lente à saisir et à calculer ses coups, qu’Israël même a dû renier et mettre en croix, à la face du monde, le véritable instrument de sa vengeance, comme si cet instrument était son ennemi mortel, afin que le « monde entier », c’est-à-dire tous les ennemis d’Israël, eussent moins de scrupules à mordre à cet appât ?"
Vous commencez à percuter ou pas ? On est exactement dans ce que décrit Nietzsche, et ce que décrit Antoine. On a affaire à un groupuscule d’anti-chasses radicalisés qui s’improvisent selon des concepts arbitraires et soigneusement délimités autour d’eux-même, comme défenseur de la vertu, de ce qui est bien et de ce qui est mal.
Vous considérez que chasser les animaux c'est mal, ok c'est votre droit et je ne cherche pas à vous l'enlever. Sauf que vous considérez également votre morale comme morale universelle. Vous avez décidé qu'une chose est mal alors les autres doivent suivre cette morale aussi et s'y soumettre. Selon vous les chasseurs suivraient une morale qui n'est pas la bonne. Dans ce cas, il faut que vous imposiez VOTRE morale, qui elle est belle, et bonne. C’est la salvation pour asservir la masse crédule de la part des prosélytes et des faux prophètes dont parlait Nietzsche plus haut. Ce que vous faites c'est vous placer dans le camp du bien selon votre morale purement arbitraire et délimitée soigneusement par vous-même, pour derrière placer ceux qui ne la suive pas dans le camp adverse et les qualifier de monstre.
Ce qui relève davantage à une forme de sophisme puisque cela ouvre la porte à tous les hommes de paille tout en constituant le niveau 0 de la pensée cartésienne méthodique, logique, et rationnelle. Vous êtes esclave de votre ressentiment. Si vous êtes dans votre droit de penser que la chasse c'est mal, les chasseurs sont parfaitement dans leur droit de penser l'inverse et de la pratiquer sans devoir subir les critiques des rageux bien-pensants, des animalistes hystériques et autres obsédés de tous bords.
Les repères moraux, c'est subjectif, et ça peut se retourner en l'espace de quelques temps. Ce qui peut être moral pour certains ne l'est pas pour d'autres, et c’est impossible d’objectiver quelque chose d’aussi variable et éphémère. Et dans l'absolu, la morale étant justement temporelle et surtout éphémère, et s'écrasant parfois elle-même face à la logique ou même face à une logique, il n'y a aucun intérêt profondément intellectuel à s'y référer. Pourquoi tuer serait mal ? Pourquoi l'exploitation animal serait mal ? On tombe dans le dogmatisme, une morale absolue. Dans la réalité, la vraie (pas celle de Disney), on prend en compte toutes les circonstances possibles. Il n'existe pas de vérités absolues en éthique. Même si certaines personnalités se positionnement en "moralisateurs" (Pierre rigaux, Hugo Clément, Brigitte Bardot)) en décidant ce qui est bien ou mal, ça ne signifie rien. Tuer n'est pas mal parce que vous le décidez. Il n'y a pas de réponses objectives à la question "tuer est-il mal ?" Tout dépend des circonstances et chaque personne peut trouver une réponse différente. Tout simplement parce que l’éthique ne rentre pas dans les faits, la morale ne rentre pas dans les faits. Tuer n’est pas un mal en soi... Acceptez un peu le monde. Ou allez sur mars en créer un autre où les relations interspécifiques n’existent pas. Bon courage car ce sont les équilibres du monde qui en dépendent. C'est peut-être triste pour certains d'entre vous mais il n’y a pas plus logique.

Voici un exemple typique de morale d’esclave qui illustre ce qu’on vient de dire, je ne dis pas, je ne pense pas, j’affirme que la chasse est fondamentalement mal, et je verse dans la culpabilisation abusive pour essayer de faire du chasseur le méchant, on ne peut pas faire plus catégorique. C’est de la connerie format XXL.
Comme je l'ai dit vous faîtes tout cela au nom de votre morale, qui est selon vous d'éviter à tout prix la souffrance animale et tant pis si ça nous prive d'une partie de notre vie. Entre autres la chasse, la pêche, l’élevage, les zoos, les produits du terroir, et le faîte valoir comme un argument, alors que ce n'est qu'une morale parmi tant d'autres et qui comme tant d'autres ne repose que sur une base subjective, éphémère. La morale étant un jugement du monde établi en s'appuyant sur des points de vue sous un certain angle, et certaines circonstances qui aurait pu être totalement différentes si le point de vue ou les circonstances l'avaient été aussi. La société change, sa population, ses moeurs et la culture aussi, et donc par extension ses système moraux. Il est donc impossible d’objectiver la morale car étant variable et temporelle elle ne peut pas l'être. Il n’y a donc aucun prétexte profondément intellectuel à s'y référer. La morale dépend des lieux, des cultures, des époques. Et aucune d'entre elles n'est plus légitime, méritante, ou a un statut particulier que les autres car ce sont toutes des jugements totalement arbitraires, ne reposant sur aucun raisonnement ou élément objectif, et étant donc toutes de même valeur, c’est-à-dire nulle.
Autrefois ce n’était pas éthique de disséquer un corps humain, qu’il soit vivant ou mort, ou de pratiquer sur césarienne lors d’un accouchement. Cette éthique a totalement disparu aujourd’hui. Ce qui est acceptable pour vous ne l’était pas dans une autre époque, et ce qui ne l’est pas pour vous aujourd’hui le sera peut être demain, ou l’est peut être déjà chez certaines civilisations. Dans notre société qui vit dans la sécurité et l'opulence du monde occidental, la morale actuelle est plus du côté de la recherche permanente de la disparition de la douleur et de la mort. Il est donc parfaitement logique d'y trouver des nihilistes comme Pierre Rigaux ou Hugo Clément. Sauf que si les conditions de ladite société avaient été différentes, si la mort et la douleur avaient été plutôt valorisées, votre point de vue (et donc votre morale), aurait différé complètement. Ce que vous considéreriez aujourd'hui comme "mal", vous le considéreriez alors comme "bien". Et même chose si l'être humain s'était construit de manière différente et qu'il n'avait pas développé le sentiment d'empathie. Vous auriez alors été non seulement incapable d'éprouver quoi que ce soit pour les êtres vous ressemblant de près ou de loin, mais pire encore vous éprouveriez à la place un profond mépris, et peut être même un certain amusement au tourment, envers ceux qui étaient incapables de vous égaler en puissance, en force, en taille ou en intelligence.
Tout ça montre bien l'absurdité première de la morale. Basée sur rien, empêchant de faire des choses pour des raisons sans fondement, pouvant changer selon les circonstances donc non-objective et inutile, et surtout sans aucune importance à l'échelle de l'univers. En fait votre plus gros problème les anti-chasses c’est que vous êtes à chaque fois dans le ressenti, vous êtes incapable de penser. A chaque fois que vous êtes confrontés à une idée, à un argument, ou à une situation qui vous sort de votre zone de confort moraliste, vous dégainez votre arme la plus nulle : les émotions, plutôt que la plus forte : la raison. Vous êtes incapable de réfléchir et de penser le monde tel qu’il est réellement au-delà de votre petit nombril. Vous êtes incapable de remettre en question vos acquis et de vous demander si oui ou non le bien et le mal peuvent exister factuellement dans cet univers. Vous êtes incapable de vous demander sur quoi se fonde votre éthique personnelle.
Si on reproduisait l’expérience de pensée de Wittgenstein, et qu’on rassemblait l'ensemble des faits de l'histoire de la terre dans un livre gigantesque allant de -4,5 milliards d’années à 2022 ; avec par exemple la préhistoire, la guerre de cent ans, l'invention des bonbons, la shoah, les 30 glorieuses, l'élection de Donald Trump, la gifle de Macron, la mort de Ben Laden, la crise Permo-Trias, etc, à quel moment et selon quoi, pourrait-on dire que ces faits sont "bien" ou "mal" ? Si demain la Terre devait disparaitre, emportant avec elle 4 milliards d’années d’histoires, est-ce que l'univers s'en préoccuperait-il ? Est-ce que l’univers en aurait quelque chose à foutre de cette petite planète insignifiante ? Non. A aucun moment. L’univers ne ressent pas lui, il n’a aucune émotion, aucune empathie. A ce moment-là, la seule chose qui compterait ce serait l’homo sapiens et sa propre survie. La seule chose qui aura une quelconque importance ce sera notre propre vie à nous. L’univers n’est qu’une succession de faits dans le temps. Et s’il n’y a que des faits, il ne peut pas y avoir de morale, pas de bien, ni de mal. Pour conclure sur ce point, la morale n'est pas une raison de dire ou d’obliger les autres à faire tel ou tel chose, puisque factuellement la morale n’existe que pour ceux qui y croient, de la même manière que les religieux croient en l’existence de dieu. Et ceux qui se réclament de cette prétention sont des fanatiques dogmatiques fermés à toute forme de raison, et qui malgré avoir usurpé de l’importance qu’ils n’ont pas mérités pour justifier un idéal futile dont l’univers oubliera bien vite l’existence, retourneront rapidement à leur place objective parmi les milliers d'autres moralistes que l'histoire a vu défiler depuis la nuit des temps, c’est-à-dire dans le Vide...
Soyons synthétique et résumons en un paragraphe : La morale c'est quelque chose de purement personnelle. Il n’y a pas de morale universelle, ça n’existe pas. On a tous nos propres valeurs, nos propres priorités, notre propre sens de l'éthique et vos choix ne valent pas nécessairement mieux que les miens si on est objectif 5 minutes. Le problème des anti-chasses, des végans, des prosélytes, c'est que vous croyez votre morale absolue. Soit tu es anti-chasse, anti-vaccin, anti-corrida, anti-cirque ou je ne sais pas quoi d'autre, et tu tends vers la perfection ; soit tu es quelque part dans le large spectre de l'immoralité. Ça ressemble fort à un dogme non ? En quoi ce n’est pas un dogme dans le cas contraire ? Dans le jargon anglophone ça s’appelle la cancel culture : "J’aime pas ce que tu fais, j’aime pas ta morale -> cancel !". A partir de là vous comprenez bien que c'est rageant d'être pris à parti par des imbéciles qui comparent les chasseurs aux nazis, aux esclavagistes, les traitent de psychopathes et ainsi de suite. Soyez animaliste tant que vous voulez, parlez en tant que vous voulez, mais arrêtez de le faire en croyant que vous êtes le summum de l'humanité et que tous ceux qui ne pensent pas comme vous sont des connards. C'est parfaitement détestable. Il y a aussi des gens qui se battent pour rétablir la peine de mort, est-ce c’est bien ou est-ce que c’est mal ? Chacun a SES valeurs morales mais vouloir imposer les vôtres sous prétexte que "ça a l'air plus juste" n'a aucune valeur. Votre petite chouinerie basée sur vos goûts moraux n'est pas un critère pertinent pour pouvoir imposer votre avis aux autres. Chacun son éthique personnelle et ses valeurs, et il est libre de vivre selon ses valeurs tant que ça ne dérange pas le contrat social.
2) "Les chasseurs tuent pour le plaisir"

J’en viens au 2ème point qui découle directement du premier : Les chasseurs tuent pour le plaisir. C’est une rhétorique fallacieuse mais néanmoins très efficace qu’on appelle le procès d’intention. C’est un sophisme qui consiste à invoquer le discrédit sur une personne en lui prêtant des propos inavouables ou condamnables. Sauf que la réalité est totalement différente avec les délires fantasmagoriques des anti-chasses. Et la réalité est aux anti-chasses ce que l’ail est aux vampires. Ils n’aiment pas tout ce qu’ils bousculent leur confort de paresse intellectuelle, leur mauvaise foi et leur certitudes basées sur leur inculture. Richard sur terre a publié une excellente vidéo sur le sujet, mais je ne vais pas m’appuyer dessus pour répondre à cet argument.
Je ne pourrai pas être plus direct que ça : Le plaisir de tuer, à la chasse, ça n’existe pas. Ou du moins chez l’immense majorité des chasseurs, ça n’existe pas. Cette assertion vous pouvez vous la mettre où je pense. La chasse c’est un tout. La chasse ne se résume pas à la mort. Tuer n’est pas son essence, et le plaisir de la chasse n’a rien à voir pas le plaisir de tuer. Résumer le fait de chasser à l’acte de tuer est aussi con que de résumer le jardinage au fait de cueillir une fleur. Quand le facteur fait sa tournée, est-ce que c’est son métier à l’échelle global qui lui procure du plaisir, ou juste le fait de déposer le courrier dans la boite aux lettres ?
Vous vous souvenez d'Hugo Clément qui se moquait à la télévision du fait que Charles-Henri remerciait le chevreuil mort ? Soit disant il se prendrait pour les Na’vi dans Avatar. Je suis navré de briser vos rêves, mais c'est exactement le contraire. Charles-Henri n'a rien copié. C'est bien James Cameron qui s'est inspiré du comportement immémorial des hommes pour écrire l'histoire de ce peuple sauvage. Parmi les millions de téléspectateurs du film, tous ont applaudi la farouche résistance de ces petits hommes bleus face à l'envahisseur venu d'ailleurs. Alors pourquoi diable il n'en est pas de même dans la vie réelle ? Pourquoi tourner en dérision, critiquer, insulter, diffamer ces derniers hommes à ne pas avoir renoncés à incarner les valeurs défendues par les Na’vi ?
"Mais parce que c'est différent bougre d'andouille on est en France !" Donc certains y voient un comportement encore acceptable dans les films, dans ces territoires sauvages peuplés de tribus ancestrales, mais ridicule pour un français dans les Pyrénées ? Si je traduis le message ça donne ça : "Chez nous les Na'vi n'existent plus depuis longtemps, tu es ridicule de vouloir le rester."
En réalité la persistance de ces pratiques sont une vraie plaie pour les anti-chasses car ils ont besoin pour que les naïfs croient leur propagande sans poser de question, de faire passer le chasseur pour un "psychopathe", un "taré", un "sans empathie", bref quelqu’un qui manquerait cruellement d’humanité. Or ces pratiques sont la preuve sans cesse renouvelée (quand bien même les pratiques cynégétiques évoluent avec le temps) qu’il n’y a pas plus humain que de chasser. La chasse c'est bien plus complexe que "le plaisir de tuer". Ça n'a rien de sadique, c'est faire corps avec la nature, il n'y a rien de plus élémentaire. Une vie est prise et permet d'en nourrir d'autres. Cependant je me focalise ici uniquement dans la mesure où le gibier est pris, sauf que si vous avez été attentif, j’ai aussi dit que la chasse c’est un tout. Pourquoi j’ai dit ça ? Parce que le moment du tire (ou pas) ne représente que quelques secondes dans une journée de chasse, dont l'intérêt et les motivations sont multiples. À vrai dire, les seuls qui manifestent une fascination morbide pour cet instant... C’est vous.
Regardez cette image, elle représente le tableau de chasse sur l’année de papa chasseur. Qu’est-ce qu’on remarque ? Qu’il n’y a que 2 prises sur 15 journées de chasse.

Et ce n’est pas terminé. Selon l’ONF, il y a en moyenne 7 millions de balles tirées en 1 saison dans la chasse au grand gibier, pour 1,2 millions de chasseur. Ce qui fait une moyenne de 6 balles par chasseur sur toute une saison. Une saison dure en moyenne 6 mois, soit 1 balle par mois tirée en moyenne par chasseur.

Mais du coup à ce moment-là vous êtes tentés de me répondre : "Mais pourquoi est-ce qu’ils vont à la chasse alors ?"
Ils ne tirent pas, et ne prélèvent pas pendant des semaines. Que font-ils alors ces jours de chasse ? La fondation François Sommer a justement réalisé un sondage (page 7) dans une étude parue en 2020, sondage qui interroge sur les motivations de la pratique de la chasse pour les chasseurs :
- Pour 99% des réponses, c’est pour le rapport à la nature, entre autres pour le lien avec le territoire, le lien avec les chiens, l’observation de la nature, etc.
- 64% ont répondu pour la convivialité, 48% pour partager des choses avec un groupe.
- 78% pour la participation à une activité récréative en plein air.
- 46% pour la relation avec le gibier, parmi ce pourcentage, seulement 2,5% ont répondu pour le trophée, et 0,5% pour la mise à mort de l’animal.
Le plaisir de tuer ne concerne donc qu’une infime minorité des chasseurs qui sont présents en France. Et j’ai même envie de répondre : Et alors ? Qu’est-ce que ça peut vous foutre que certaines personnes prennent du plaisir à tuer un animal à la chasse ? En quoi est-ce que ça vous regarde ?
"Ce qui ne dépend pas de moi ne m’affecte pas" comme dirait Epictète. Méditez sur cette phrase. Est-ce que c’est mal parce que vous l’avez décidé ? Mais jamais de la vie. Rappelez-vous du premier point. Vous n’êtes personne pour exiger ça, ce n’est pas dicté par une autorité divine supérieur. Je préfère conserver la liberté de tous plutôt que de l’abdiquer au profit du confort de certains individus qui en viendraient à réglementer ce qu’on a le droit de faire ou de dire sinon quoi ils seraient choqués et blessés dans leurs croyances. Une idéologie n’impose rien, elle ne revendique rien, elle n’a aucun même aucun droit.
Je n’invente rien, je ne fais pas de procès d’intention comme vous, je me concentre uniquement sur les faits, je compare simplement vos préjugés et votre ressentie avec les données factuelles et sourcées du monde réel. Personne ne pense qu'il y a autre chose que le tir qui donne du plaisir ? Mais genre vraiment pas ? Mais genre vraiment vraiment vraiment pas ?
3) "La chasse c’est inutile, ça sert à rien, on en a plus besoin"
Argument mainte et mainte foi répéter par les anti-chasses :
"On vit plus comme les hommes de cro-magnon on a plus besoin de la chasse en 2022 avec l’abondance des villes et des supermarchés"
No joke vous en avez la preuve devant votre écran. Même
Médiapart rentre dans le moule et utilise ce pseudo argument à la noix. Argument confirmé par
Pierre Rigaux, apôtre des anti-chasses.
Tout d’abord je me demande comment c’est possible de se dire défenseur des animaux tout en faisant la promotion de l’agro-industrie. Du coup ceux qui ont "évolué" ce sont les gens qui vont "chasser" leur junkfood au supermarché ? Vaut mieux manger du soja produit au Brésil dans des conditions désastreuses que chasser un gibier ? Pas foutu de comprendre que viande de chasse > à la merde sous plastique de supermarché. Je n’ai jamais vu ça.
Maintenant abordons le fond du sujet, la nécessité de la chasse. Pour commencer la très grande majorité de nos actions n'est pas dictée par une quelconque nécessité. Les vôtres, comme les miennes. Toutefois les anti-chasses parlent toujours d'utilité dans le vent, sans dire pour qui, pour quoi, ni même expliquer pourquoi l'utilité serait un critère pertinent. Ou alors c'est pain sec, gruau, pichets de flotte et couvertures pour tout le monde, rien d'autre n'est utile. C'est débile comme raisonnement. Ce n'est pas à vous de juger ce qui est utile ou pas pour les autres, surtout lorsqu’il s’agit d’un service environnemental. Je suis sûr que votre vie est remplie de choses inutiles. Votre smartphone responsable de la disparition des gorilles en Afrique d'après vôtre logique j'ai le droit de l'interdire ou pas ? Quand votre propre existence se réduira aux seuls actes vitaux pour votre survie, vous pourrez utiliser l'argument de la nécessité sans être ridicule. Néanmoins je vais quand même vous accorder un point : Dans notre monde occidental, en tant qu’être doué de raison, nous avons effectivement le choix. Ou pas. La sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes dans le monde dépend encore de la chasse et de la pêche vivrière. Ah mais ils ne sont pas aussi développés que nous c'est ça ? Le fond de cette idée est franchement abject mais passons.
Si nous pouvons nous passer de la prédation, de la chasse, alors nous pouvons aussi nous passer de l'effroyable surabondance de produits alimentaires d'un supermarché. A-t-on besoin de ces innombrables produits transformés destinés à nous aliéner à la consommation de masse ? As-tu besoin, toi qui juges la chasse inutile, de tomates en hiver ? De raisins au printemps ? D'avocats ? De bananes ? As-tu besoin de ces produits importés dont certaines productions ruinent l'écologie et dont le transport est un facteur majeur des problèmes climatiques ? Moi j'y vois surtout un mode de vie qui est durable (et qui a fait ses preuves), et un autre qui ne l'est pas... Il n'y a rien de plus local, saisonnier et en circuit court que la chasse. Nous avons le choix grâce à la mondialisation, mais ce choix est très récent. Maintenant un voisin ou un frère peut être un mangeur de viande ou un végétarien, peut fermenter ses aliments ou les manger crus. Cette fragmentation du menu reflète une admirable diversité, mais la nourriture est plus importante que la mode.
Quand on me dit qu’il n’est pas nécessaire de chasser des animaux des animaux quand on peut manger de la viande de supermarché, je vous répondrai qu’il n'est pas nécessaire de vivre dans une maison quand on peut vivre dans une tente.
Bon c’est bien beau tout ça mais la chasse, au final, à quoi ça sert ? C’est très simple :
- Mangez-vous des légumes, des fruits et des céréales ? Donc vous profitez des bienfaits de la chasse. Les dégâts du gibier sur les cultures s’élèvent chaque année à 80M d’euros. Pour vous donner un ordre de grandeur, c’est 3x le salaire de Messi et Ronaldo. L'année derrière les fédérations de chasse en ont indemnisées 65 millions, pour le reste des cultures récoltées c'est encore grâce à l'action de chasse qu'elles arrivent à maturité. La chasse étant la mère protectrice de l'agriculture et son père c'est notre estomac.
- Conduisez-vous une voiture ? Vous ou quelqu'un de votre entourage ? Ainsi vous profitez des bienfaits de la chasse. 40 000 accidents de la circulation (dont 1000 mortels) sont causés par le gibier chaque année. Parfois ce sont des familles entières qui perdent la vie.
Allez demander à votre assureur s’il est contre la chasse, il vous expliquera mieux que moi. Et filmez sa réaction aussi. Ne me dites pas que ces accidents sont causés par des chasseurs qui effraient leur proie, car la grande majorité de ces accidents se produisent la nuit. D'autre part, demandez-vous quel serait le nombre d'accidents et de morts sur nos routes sans les prélèvements annuels des 800 000 sangliers, 500 000 chevreuils et environ 60 000 cerfs ?
- Vous vous promenez dans de belles forêts boisées ? Donc vous profitez à nouveau des avantages de la chasse. Dans nos domaines forestiers la surpopulation du gros gibier est une véritable catastrophe écologique. Les billets que les chasseurs dépensent chaque année pour entretenir les sentiers que vous utilisez pour faire du vélo ou de la randonnée sort littéralement de leur poche ! Ce n'est pas parce que ces mécanismes vous échappent qu'ils ne sont pas réels.
Maintenant vous êtes toujours libre de continuer à pleurnicher sur internet en écrivant des tweets dignes d'un discours d'une youtubeuse beauté, mais en réalité vous ne ferez jamais interdire totalement la chasse pour les raisons citées. Au pire on passera d'un système de bénévolat qui rapporte assez d'argent pour entretenir la forêt et indemniser les agriculteurs, à un système de chasse salariale fait par des guignols au lieu de passionnés qui respectent les territoires et servent de veille sanitaire.
Pour la petite anecdote votre caprice nous couterait quand même la belle somme de 7 milliards d'€ par an si la chasse devait changer. Si vous avez 7 milliards sur votre compte épargne, on peut commencer les négociations si ça vous fait vraiment plaisir. Mais au vu des résultats catastrophiques dans le canton de Genève, je vous le déconseille. Donc si vous pensez toujours que la chasse c’est inutile, je vous invite à envoyer votre RIB à la fédération des chasseurs à Evreux pour le prélèvement de votre contribution au fond d'indemnisation des dégâts agricoles, on verra si vous faites toujours les malins quand vous recevrez la facture...
4) "La nature se régule toute seule"
Un argument sans cesse repris par les anti-chasses quand on évoque celui de la régulation :
"La nature n’a pas besoin de l’homme pour se réguler, elle le fait déjà depuis des millions d’années". Et ils sont nombreux à penser comme ça, en fait la totalité des anti-chasses. Ce même Médiapart cité plus haut y croit dur comme fer. On remet l’église au milieu du village ?
Pour ceux qui ne l'aurait pas remarqué nous vivons dans un milieu anthropique depuis le début de l'Antiquité. Nos
campagnes (et la plupart des massifs montagneux du pays) sont garnis d'infrastructures millénaires (surtout hydrauliques). Les sociétés locales persistantes ont modifié les débits pour obtenir l'eau des torrents, des fleuves et des rivières. Les premiers barrages, l'irrigation, les aqueducs, les égouts, ils ont tous 2000 ans d’histoire. Les aqueducs de Vienne par exemple, ont été construit à l’époque gallo-romaine. Pour protéger ces structures, nos anciens ont également organisés des stratégies pour éviter l'érosion, les dommages causés par les inondations excessives, et surtout les incendies ciblant le bétail. Les coteaux et nos villages ont été humanisés par des moyens technologiques, mais aussi par des pratiques sociales communautaires alimentées par l'agriculture, l'élevage, et la chasse comme bouclier armé...
La nature autorégulatrice est toujours à l'oeuvre au fin fond du Brésil, mais en France j'ai le regret de vous informer que c'est terminé depuis longtemps. Comparer la nature actuelle à ce qu'a été le monde pendant des millions d'années pour justifier l'inutilité de la chasse. On pourrait croire à une farce, mais non c'est très sérieux.
Regardez à quoi ressemblaient les paysages il y a 20 000 ans. En haut là, c'est l'Europe. C'était une toundra. C’était l'époque de la grotte de Lascaux. Il n'y avait aucune forêt en Europe. Pas un seul arbre. Uniquement des steppes avec des bisons...
Ça, c'est probablement ce qu'on voyait depuis Brest en hiver. Vous ne vous rendez pas compte comme la Terre a pu changer du tout au tout ? Et comme ça des centaines de fois...
En 2022 la France c’est un milieu anthropique avec 148 habitants au km² à forte tendance rurale et principalement côtier, donc fermé. On ne peut pas faire 10km sans tomber sur une maison, une route, une autoroute, un rail, un grillage, une clôture, un canal... Scientifiquement parlant, la théorie de l’équilibre naturel entre prédateurs et proies n’est pas valide dans nos territoires humanisés. Cette théorie a été mise au point pour des écosystèmes entièrement naturels sans présence ni empreinte humaine (en Arctique notamment), or nos territoires ne le sont pas. De plus elle a été mise au point dans le cas d’une espèce prédatrice spécialisée sur une espèce de proie, et dans nos territoires on a au contraire affaire à des communautés de prédateurs généralistes et opportunistes agissant sur des communautés d’espèces proies, mais on reviendra sur ce point plus tard dans l'article.
Abordons un point un peu plus personnel maintenant. Nous sommes sur cette terre depuis 2,5 millions d'années, depuis que l'Homme est devenu Homme (en gros depuis habilis), nous faisons parti intégrante de tous les biotopes qui composent notre planète. Les premiers hommes étant végétariens et insectivores, nous avons au fil des périodes consommés de plus en plus de viande. D'abord charognards, nous avons développé des outils pour chasser de plus grosses proies, et de plus en plus loin. En conséquence nous avons développé un système digestif plus court et plus adapté à un régime omnivore, des muscles renforcés, un cerveau plus large et plus coûteux en énergie. On est ce qu'on mange. Couplé à un exercice physique intense, nous nous sommes
génétiquement programmés pour ce mode de vie. Notre corps dans son ensemble : Les yeux, les pieds, la thermorégulation, les muscles, absolument tout a été façonné par et pour la chasse.
Mais pour en revenir à 2022, depuis sa sédentarisation l'Homme a toujours cherché à se protéger, à s'élever en innovant. N'est-ce pas dans sa nature ? A la préhistoire l'Homme a bien inventé les outils pour cultiver et chasser. Alors oui certains seraient tentés me dire que ce n'est pas parce qu'on l'a fait qu'on doit continuer de le faire, mais cet exemple sert juste à démontrer que c'est dans la nature de l'Homme que d'inventer, de construire quelque chose. Donc n'est-ce pas la nature qui régule les espèces à travers l'action humaine depuis 2 millions d'années ? Au même titre que la nature finira par tuer les humains ? Tout cela ne fait-il pas partie d'une action naturelle ? Ou bien l'Homme n'est-il pas naturel ?
5) "Il suffit de réintroduire les prédateurs qu’on a exterminés"
Ce point découle directement du point 4 où les anti-chasses nous rabâchent sans cesse que pour remplacer la chasse,
"yaka réintroduire des prédateurs comme à yellowstone !" Des ours et des loups qui par magie remplaceraient l’homme dans la régulation du grand gibier, comme dans un conte Disney.
"Ah c'est beau. Sauf que ça n'existe pas monsieur Attali !" Pardon je m'égare... On éteint sa télé, et on remet les pieds sur terre s’il vous plait. Pour commencer on va arrêter tout de suite avec cette phrase
"l’homme a exterminé les prédateurs en France", c’est à nuancer fortement. Le loup a disparu de France vers 1930 sur une volonté collective de le faire disparaître, cela faisait consensus à l'époque. Où sont les félins ? Ils n’ont jamais disparu. Où sont les renards ? Désolé de vous l'apprendre mais ils sont toujours là et bien vivants, leurs effectifs sont en constante augmentation depuis 10 ans. Tellement même qu'ils osent s'aventurer dans les villes en pleine nuit en mode rien à foutre. Où sont les ours ? Là c'est clair on a merdé, c'est pour ça qu'on en réintroduit régulièrement d'ailleurs. Mais c’est un équilibre particulièrement délicat à inventer car il n'a jamais existé autrefois. Il l'est d'autant plus que
la gestion de l'ours pyrénéen a été chez nous un parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire en dictant les choses depuis Paris... Où sont les oiseaux de proie ? Ben ils n’ont pas du tout disparu figurez-vous. C'est juste qu'ils essaient d'éviter les villes bruyantes quand ils n'y sont pas obligés. Mais c'est tellement plein de pigeons et autres proies faciles que c'est juste trop tentant.
Maintenant que cette parenthèse est fermée, on peut aborder le fond du sujet, en faisant du cas par cas, prédateur par prédateur.
-Le loup.
Il n'a pas besoin de réintroduction. Il a une croissance de population de
20% par an d’après une étude de l’INRAE, et ont gagné environ 1 tier du pays. Donc d'ici moins de 5 ans il aura dépassé le nombre de loup que nous avions au moyen-âge. Et dans 10 ans à peine nous aurons atteint le seuil maximum de loups jamais atteint dans l'histoire, toutes les conditions sont réunies pour battre le record. Sa prédation sur le grand gibier est à la fois très simple et compliquée. Faisons également ici du cas par cas et commençons par le sanglier :
- Dans les régions où le loup est resté présent de manière importante entre autres l’Espagne, l’Italie, la Pologne, et où l'abondance et la variété d'espèces proies disponibles est comparable à la France, les sangliers ne représentent au plus que 30% à 40% de son alimentation. Et l'évolution des effectifs du sanglier y apparaît beaucoup plus liée aux conditions climatiques, à la fructification forestière, qu'au loup. En premier lieu parce que le loup s'attaque essentiellement aux marcassins et bêtes rousses (c’est-à-dire les jeunes de moins d'un an). Ils représentent 75% de ses prélèvements dans les Asturies en Espagne, 80% dans les Apennins en Italie, 90% dans la forêt de Bialowieza en Pologne. Dans ces massifs, le loup s'en prend beaucoup plus rarement aux individus de plus de 2 ans qui ne constituent que 10 à 15% de ses prélèvements. Et finalement les adultes et les laies reproductrices ne représentent que 10% de ses prélèvements. La part totale du sanglier au menu du loup reste limitée dès lors que d'autres proies plus "vulnérables" sont disponibles...
Maintenant qu’en est-il en France ? Les seules études dont nous disposons ont été menées dans le Parc du Mercantour par l'Office français de la biodiversité. Cette abondance de proies explique en partie le retour naturel du loup en France et la croissance exponentielle de sa population.
Sur le premier graphique, on peut voir que le régime alimentaire des 5 meutes étudiées se compose essentiellement d'ongulés de montagne, chamois & mouflons, et de chevreuils. Le sanglier n’y apparait que très peu comparé aux espèces citées.

Sur le deuxième graphique c’est la même chose, il s’agit d’une seule meute unique mais les résultats sont quasiment identiques. A la différence près que le sanglier n’apparait pas du tout dans le régime.

Ces résultats peuvent s’expliquer justement par le fait que le loup est un prédateur opportuniste, il ne privilégie donc pas le sanglier quand il dispose de proies plus accessibles : Ongulés de montagne et cervidés sont particulièrement abondants et... Le bétail aussi. Une laie qui défend ses petits ou un vieux mâle avec des défenses de 12 centimètres c'est tout sauf une opportunité. Un prédateur blessé est un prédateur mort, et ça il le sait très bien le loup. D'autant que l'élevage est aussi présent sur la plus grande partie de notre territoire, et que les troupeaux constituent eux aussi des proies inévitablement vulnérables quels que soient les moyens de protection mis en oeuvre, sauf dans le cas de l’élevage hors sol.
En Grèce par exemple (figure 2 page 6), les animaux d'élevages peuvent même, dans certains cas, devenir de loin la proie principale du loup, et ce n’est pas folichon à voir...
La trinité de protection chiens, clôtures, gardiennage qui arrive déjà à peine à protéger l’élevage pastoral dans les Alpes du Sud n’est pas automatiquement transposable à d'autres exploitations, comme par l’exemple l’élevage ovin essentiellement dans les grands Causses, ou plus encore l’élevage bovin qui est de loin le plus répandu en France. Précisons également que l'impact du loup sur les espèces proies ne se limite pas qu'aux prélèvements : Il peut entraîner également des déplacements vers des territoires où elles se sentent moins vulnérables. Par exemple les zones péri-urbaines... Le grand gibier au milieu des villes en général ça ne fait pas bon ménage...
Au final il faudrait des milliers de loups sur tout le territoire, y compris les régions d'élevage bovin à l'herbe non protégeable et pas seulement les quelques 580 loups actuels présents essentiellement dans le Sud et dans l’Est du pays pour espérer atteindre une prédation significative sur le sanglier. Je dis espérer parce que c’est sans aucune garanti de résultat comme je l’ai expliqué juste avant, on jouerait presque à la roulette russe. Et pendant ce temps ce sont nos éleveurs qui vont en payer le prix.
Alors permettez-moi de vous poser cette question : Comment comptez-vous faire pour protéger nos troupeaux ? Le problème des loups ce n’est pas seulement le bétail, même si c'est le plus visible pour le moment. On va le voir tout de suite.
- La pression qu'exerce une meute de loup sur les populations d'ongulés est incontrôlable, ça peut vite devenir critique, surtout que nos cerfs et autres n'ont plus l'habitude des attaques sauvages et foudroyantes.
Regardez ce graphique, ici ce sont les chiffres pour un immense territoire sauvage aux Etats Unis, bordé par 3 énormes chaînes de montagne, pas d'un territoire anthropique fermé comme chez nous. Ici ça peut être vite réglé en quelques années. La population d’élans sur ce territoire a drastiquement baissé, on est passé de 19 000 à 4 000 individus en seulement 30 ans, décroissance corrélée à l’augmentation des effectifs de loup sur la même période.

En France dans la Drôme, il y a avait 900 mouflons en 2000, depuis que le loup est arrivé, il les a tous décimé, a fait chuter la population de chamois de 41%, et celle du cerf de 30%...
Qu’est-ce qu’on peut en conclure ? Que l'expansion du loup en France aura bien évidemment des impacts sur le grand gibier, mais pas autant qu'on le pense et pas nécessairement comme on le croit. Il aura un impact plus que certain sur les cervidés, et encore plus sur l'élevage. Mais beaucoup moins sur le sanglier. La pression qu'exerce une meute de loup sur la faune et sans aucune commune mesure. Sans parler du risque d'attaque, le loup est un prédateur opportuniste et il n'est pas question que les humains redeviennent des opportunités...
Car oui peut être que vous ne le saviez pas, mais le loup en France n’a jamais eu peur de l’homme, c’est un mythe puissance 1000. Partout où le loup était présent en France, les attaques sur l’homme étaient même plutôt fréquentes. Si vous voulez plus d’information je vous joins ici un lien vers une excellente
conférence qui traite justement des attaques du loup sur l’homme entre le 13ème et le 20ème siècle.
D’ailleurs pour l’anecdote le loup était déjà tellement emmerdant à l’époque que Charlemagne a littéralement créer un
corps militaire juste pour lui...
-Parlons maintenant du
Lynx, la partie sur le loup a été très longue parce qu’il a y a beaucoup de choses à dire. Le lynx c’est différent. Il n’y a rien à dire à part qu’il ne s’attaque pas au sanglier. En France il consomme essentiellement des chevreuils et des chamois. C’est un animal inféodé à un certain type de massif forestier montagneux, son aire de présence possible est limitée à la différence du loup.
Ni le loup ni le lynx ne sont des réponses "magiques" à la prolifération des sangliers et ne remplaceront jamais la chasse. L'homme de son côté cela fait des centaines d'années qu'il maintient cet équilibre grâce à la chasse. C'est un service environnemental fondamentale au même titre que le pastoralisme. L'ensemble de notre paysage a été façonné par l'homme, et cela fait bien longtemps que nous sommes le seul prédateur efficace des suidés, depuis -10 000 ans avant JC en fait... C'est également le seul prédateur à avoir une gestion holistique de ses zones de chasse et le seul à avoir un tant soit peu d'empathie pour ses proies mais bizarrement c'est le seul à qui on lui reproche...
-Concernant
l’Ours je ne préfère ne pas y penser. Si la montagne n'est pas réservée aux éleveurs, elle n'est pas réservée non plus à l'ours. Et à tout prendre je vote pour les éleveurs. Je me passe volontier de l'ours dans les Pyrénées...
Dans les Pyrénées il y a beaucoup de stations thermales donc susceptible d'avoir des touristes promeneurs l'été. La cohabitation à cet endroit est inappropriée. Que les écolos récupèrent leur animal et l'expédient dans une réserve. Tôt ou tard, mais sûrement plutôt tôt que tard, il y aura des drames : Bergers, touristes, enfants. Tous sont en danger dans les forêts montagneuses des Pyrénées. Par contre les associations sont bien au chaud dans leurs bureaux, ils prennent des décisions mais ne risquent rien ! En
septembre dernier une randonneuse a eu la peur de sa vie dans les Pyrénées-Orientales quand elle a croisé un ours sur un
terrain de randonnée. Je répète : Sur un
terrain de randonnée, là où des gens se promènent par centaines... Heureusement il n’y a pas eu d’incidents, mais pour combien de temps ? Comme pour les loups, les agressions sur des humains arriveront avec la croissance de la population. Les ours sont régulièrement agressifs aux USA ou au Canada, il faut admettre le risque et laisser les bergers se défendre le cas échéant (pour les randonneurs il ne leur restera plus qu’à courir). L'agriculture n'est pas un jeu d'acteurs où le meilleur influenceur fera venir Mbappé dans son équipe. Elle nous permet de se nourrir grâce au travail de certains !
L’ours n’est pas en voie de disparition, les effectifs progressent chaque année. En Slovénie et en Roumanie, les campagnes sont plus libres, ouvertes, très peu de monde. Et ils ont quand même des blessés et des morts tous les ans. Ce
monsieur roumain par exemple, a été très heureux de croiser un ours dans son jardin, je peux vous l'assurer, c'est garanti diplômé certifié. Ce
berger aussi a été ravi d’avoir été chargé par un ours qui venait d’attaquer sa ferme...
Ce ne sont pas les loups ou les ours qui vont sauver la biodiversité. Ils ne résoudront aucun problème de surpopulation. Au contraire ils sont en train de tuer le pastoralisme si important pour nos montagnes, et font vivre un enfer aux éleveurs. Pourquoi s'attaquer à ce qui fonctionne ? Ils apportent bien plus de problèmes avec eux qu’ils n’en résolvent. D’abord l’éleveur, ensuite son exploitation, c’est ça la priorité. Le loup éradique, La Chasse régule. Choisissez votre camp.
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