Le 24 mai, une jeune femme prénommée Adelaïde a passé un entretien auprès de l’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris (AROP), en vu de décrocher un poste au sein de l'association. Mais l'entretien tourne au cauchemar : Alors que l'entretien se déroulait normalement les premières minutes, la responsable va brusquement changer de bord pour virer à l'interrogatoire. Adelaïde aura beau tenter de se défendre, la responsable ne veut rien entendre et continuera de l'humilier pendant de longues minutes. Elle conclura finalement l'entretien par : "Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit". Signature préférée des anti-racistes de gauche qui répètent des mantras.
Regardons ce que dit la loi :
-La loi définit les propos racistes comme "toute expression outrageante, terme de mépris ou invective adressé à une personne ou à un groupe à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée." Quand l'injure est publique, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse stipule que : "Sera punie d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende l'injure commise par les mêmes moyens envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée."
Quand celle-ci n'est pas publique, l'article R625-8-1 du code pénal stipule : "L'injure non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe."
-En cas de violence physique, le caractère raciste est considéré comme circonstance aggravante, et la justice prévoit donc une aggravation des peines. Selon l'article 132-76 du code pénal : "Lorsqu'un crime ou un délit est précédé, accompagné ou suivi de propos, écrits, images, objets ou actes de toute nature qui soit portent atteinte à l'honneur ou à la considération de la victime ou d'un groupe de personnes dont fait partie la victime à raison de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une prétendue race, une ethnie, une nation ou une religion déterminée, soit établissent que les faits ont été commis contre la victime pour l'une de ces raisons, le maximum de la peine privative de liberté encourue est relevé ainsi qu'il suit"
Regardons ce que dit le code du travail :
Article L1132-1 du code du travail : "Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de nomination ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, telle que définie à l'article 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, notamment en matière de rémunération, au sens de l'article L. 3221-3, de mesures d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue de son auteur, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une prétendue race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de son exercice d'un mandat électif, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille, de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire, ou en raison de son état de santé, de sa perte d'autonomie ou de son handicap, de sa capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français."
Que peut-on conclure de cette affaire ? Les idées ne sont pas un délit, seuls les actes et les paroles le sont. Et pour que ce soit un délit, il faut une poursuite judiciaire et une condamnation. Adelaïde a-t-elle été condamnée ? Pas à ma connaissance. Et je n'ai trouvé aucune source qui viendrait appuyer cette thèse. Il s'agit donc bel et bien d'un délit d'opinion.
"Le racisme n’est pas une opinion c’est un délit". Ce mantra en plus d'être inexacte, est idiot. On ne peut pas condamner une personne parce qu'on suppose qu'elle est ou serait raciste. On ne peut la condamner que parce qu'elle a prononcé des paroles jugées ou commis des actes racistes. Autrement dit, ce n'est pas ce que vous pensez qui est raciste, c'est ce que vous dites ou faites. C'est la différence fondamentale entre les intentions et les actes. Ça n'a rien de différent avec le fait d'avoir envie de tuer ses voisins, et de le faire pour de vrai. Le racisme doit être établi dans un tribunal. C’est à la Justice de juger les faits et de délibérer sur leurs natures. En aucun cas un employeur n’a le pouvoir (et le droit) de se substituer à la Justice. Ici, l'association tombe donc dans la diffamation et la discrimination à l'embauche.
28 mai 2022
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